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2030 ? 2040 ?C’est demain !

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

Pas d’aménagement territorial sans stratégie de mobilité efficiente. Et pas de développement économique et social sans intégration régionale. C’est un postulat immuable. Il sous-tend la démarche actuelle du Maroc en matière de chantiers et d’infrastructures dans la perspective de 2030. Cet horizon-là n’est pas loin; c’est même demain à l’échelle des mégas-projets. En investissant des fonds colossaux dans cette entreprise, le Royaume construit résolument son modèle de développement pour être à la hauteur des échéances de son agenda. La moindre de celles-ci n’étant pas la co-organisation de la Coupe du Monde en 2030.

L’indicateur est impressionnant : 375 milliards de DH sont budgétisés sur les 6 ans années à venir pour doter le pays d’une architecture ferroviaire en phase avec ses ambitions sur le moyen terme. C’est ce que coûtera la mise à niveau du réseau ferré national avec l’implémentation de la ligne à grande vitesse (LGV) dont l’expérience-pilote sur l’axe Casablanca-Tanger est un beau succès. Il s’agit, en effet, d’étendre la technologie de la LGV à d’autres régions du Royaume d’ici à 2030 afin de raccorder entre elles les grandes agglomérations et stimuler les flux économiques, sociaux et humains sans lesquels aucun développement n’est imaginable. Car, contrairement à ce que d’aucuns s’imaginent, le Maroc n’investit pas autant d’argent, ne mobilise pas autant de moyens logistiques pour le seul Mondial 2030. C’est l’avenir de son économie qu’il est en train de projeter, en parfaite cohérence avec l’esprit du nouveau Modèle de développement  voulu par S.M. le Roi Mohammed VI. Nous consacrons le dossier central de cette édition (pages 14 à 21) à ce sujet.

Au-delà de l’échéance 2030, il y a l’horizon 2040. Sur les 15 prochaines années, le Maroc compte transformer qualitativement et quantitativement son réseau ferroviaire. L’Office National des Chemins de Fer est en charge de l’exécution du Plan Rail Maroc 2040. Ce schéma directeur sur le moyen terme concerne les différentes composantes du réseau national ferré et tient compte des besoins de transport futurs, déclinés aussi bien en diagnostic de services ferroviaires que de banque de projets.

Rappelons-nous le discours du Souverain, à l’occasion du 40ème anniversaire de la Marche Verte, le 6 novembre 2015, à Laâyoune : «Nous caressons le rêve de construire une ligne ferroviaire de Tanger à Lagouira, pour relier le Maroc au reste de l’Afrique. Nous prions pour que Dieu nous aide à trouver les ressources financières qui nous manquent aujourd’hui en vue de parachever la ligne Marrakech-Lagouira».

Dans notre dossier susmentionné, nous mettons le curseur sur ce Plan Rail Maroc. Il est articulé autour de hubs connectés au reste du réseau dans le cadre de corridors de circulation qui concernent non seulement les TGV, mais aussi les trains de ligne classiques, les navettes ainsi que le transport métropolitain. Le plan devrait consacrer un maillage dense du Royaume et, ce faisant, impacter positivement les politiques d’aménagement du territoire. 43 villes du Royaume seront alors desservies par le réseau ferré au lieu de 23 actuellement, tandis que 12 ports seront reliés au rail contre 3 aujourd’hui. Par ailleurs, 15 aéroports internationaux seront connectés au lieu d’un seul (Nouaceur) actuellement. Une fois achevé, le Plan Rail Maroc aura permis de relier au rail environ 87% de la population nationale, contre 51% actuellement. 300.000 emplois seront créés dans la foulée.

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