Abdessamad Hadef, maître du répertoire Issawa de Meknès

Chef de troupe et maître du répertoire Issawa, Abdessamad Hadef perpétue avec ferveur les traditions spirituelles de Meknès. À travers chants, rythmes et qasidas, il transmet un héritage soufi vivant et profondément enraciné dans la culture marocaine. Il nous a accordé la déclaration suivante après le magnifique spectacle de clôture du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde.
«Louange à Dieu pour l’honneur et la bénédiction de participer une nouvelle fois au Festival de Fès des Musiques Sacrées. Ce n’est pas ma première présence ici : j’ai eu l’immense plaisir d’y participer il y a neuf ans. Revenir aujourd’hui me remplit de gratitude. Fès est pour moi une deuxième maison : j’y retrouve mes proches, mes frères, et un public fidèle, ici comme ailleurs, qui nous porte par son amour et son soutien. Je rends grâce à Dieu pour cette précieuse opportunité. Nous prions pour que Dieu nous accorde la réussite, afin d’être dignes des attentes du public et des organisateurs, au Maroc comme à l’international. L’accueil, la chaleur humaine et la joie partagée ici sont autant de bénédictions, et votre présence à nos côtés renforce notre foi et notre engagement artistique. Durant la soirée de la clôture, nous avons présenté une forme d’ouverture, inspirée de notre tradition orale, qui a permis d’introduire différentes formes musicales sans nous limiter aux qasidas classiques. Le public a interagi avec nous d’une manière exceptionnelle, et l’atmosphère était emplie de spiritualité, de lumière et d’amour. Les poèmes que nous interprétons font partie intégrante de notre patrimoine sacré. Ils célèbrent le Prophète Sidna Mohammed, paix et salut sur lui, ainsi que les saints et les maîtres spirituels. Ce sont des textes transmis par nos vénérables aînés, que nous apprenons avec humilité et que nous nous efforçons de transmettre aux jeunes générations avec respect et fidélité. Nous tenons aussi à faire revivre un grand nombre de poèmes anciens, parfois oubliés, mais soigneusement préservés dans la tradition du madih et des invocations. Ces trésors poétiques et spirituels sont riches de significations, et il nous appartient de les offrir au monde avec un cœur sincère. La rencontre entre la musique africaine et la musique soufie est, à mes yeux, une source immense de richesse. Elle nous permet de croiser nos traditions, d’échanger nos inspirations, et de faire émerger un art profond, enraciné et vivant. C’est une joie et un honneur d’y contribuer. Merci aux organisateurs, au public, et à tous ceux qui rendent possible cette belle transmission». (Photo : Zoubir Ali).
LAIDIA FAHIM