Selon la Banque Mondiale, la reprise est en marche au Maroc

La Banque Mondiale a publié, le 12 janvier dernier, un rapport de suivi de la situation économique dans le Royaume. Intitulé «De la reprise à l’accélération», le rapport appelle à la mise en œuvre soutenue d’un programme de réformes diversifié et ambitieux afin de parvenir à une croissance généralisée et à la création d’emplois.
Le récent rapport de la Banque Mondiale sur la conjoncture au Maroc a été produit après analyse des performances de croissance de l’économie nationale au cours des dernières décennies. Selon la Banque Mondiale, «l’accumulation de capital fixe a été, jusqu’à présent, le principal moteur de la croissance avec des gains de productivité limités et une contribution insuffisante de la main-d’œuvre malgré une situation démographique favorable». Le rapport présente des simulations reflétant l’impact de diverses options politiques sur la croissance économique au Maroc. Selon ces simulations, la mise en œuvre soutenue d’un vaste programme de réformes, visant à fortifier le capital humain, la participation économique et la productivité des entreprises, sera cruciale pour atteindre les objectifs de croissance ambitieux fixés par le nouveau Modèle de développement. Un tel programme favorisera le déblocage du potentiel de productivité du pays, permettra aux jeunes et aux femmes d’accéder au marché du travail et améliorera le profil de formation des travailleurs.
Diversifier les sources de croissance
«À l’avenir, l’économie marocaine devra diversifier ses sources de croissance pour continuer à créer des emplois et réduire la pauvreté», déclare Jesko Hentschel, Directeur des Opérations pour le Maghreb à la Banque Mondiale. Le rapport analyse également la performance de l’économie marocaine en 2021 qui a montré un taux de croissance projeté de 5,3%. La forte performance du secteur agricole, le recul de la pandémie, la relance de la demande extérieure, ainsi que les politiques macroéconomiques favorables constituent les moteurs d’une reprise marquée.
La reprise en cours commence à contrebalancer l’impact social de la pandémie. Le rebond, cette année, de la production agricole a entraîné une baisse du chômage dans les zones rurales, alors que dans les zones urbaines, les indicateurs du marché du travail n’ont commencé à rebondir qu’au 3ème trimestre 2021. Après avoir culminé à environ 6,4% en 2020, les taux de pauvreté pourraient attendre jusqu’à 2023 avant de revenir aux niveaux de 2019. Aussi, une reprise marquée des recettes publiques permet au gouvernement de réduire son déficit budgétaire. Cependant, la hausse des prix de l’énergie et l’effondrement des recettes touristiques ont excédé les entrées supplémentaires générées par la bonne performance des exportations manufacturières et des envois de fonds des travailleurs, entraînant une augmentation du déficit du compte courant du pays.
Toujours selon le rapport, une politique monétaire expansionniste et un soutien en trésorerie fourni par Bank Al-Maghrib ont aidé le secteur financier national à résister à la tempête, mais le taux de prêts non productifs, qui reste élevé, pourrait encore augmenter. Aussi, la gestion des vulnérabilités macro-financières sera essentielle pour une reprise durable ! Après des récoltes exceptionnelles en 2021, la production agricole devrait se contracter légèrement à l’avenir, contribuant à un ralentissement de la croissance du PIB à 3,2% en 2022, avant une reprise progressive attendue.
E. D.