PAR HASSAN EL ARCH
N’en déplaise aux esprits chagrins et autres pourfendeurs de l’Administration, il arrive parfois que les actes suivent le verbe, dans la sphère institutionnelle. En particulier lorsque la flamme de l’entrepreneuriat est vive et que ceux qui la portent ne se découragent jamais de frapper aux portes pour lever les obstacles. Depuis lundi dernier, les porteurs de projets – jeunes débutants comme entrepreneurs en vitesse de croisière – ont une raison d’y croire !
L’Etat mobilise enfin les moyens qu’il faut. Le Souverain y veille personnellement. Il a présidé lundi, rappelons-le, une réunion au Palais Royal de Rabat qui restera assurément un repère très visible dans l’agenda des programmes de 2020. À l’ordre du jour : les dispositions de mise en place d’un Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat. Ce Fonds spécial sera doté de 6 milliards de DH, dont la moitié sera apportée par le secteur bancaire. Il est immédiatement opérationnel et sera géré entre le ministère des Finances, Bank Al-Maghrib et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM).
On le voit, la dynamique entrepreneuriale n’est pas (n’est plus) un mot creux, en dépit de tout ce que l’on peut porter comme critiques à l’encontre des politiques antérieures dans ce domaine. Critiques amplement justifiées, d’ailleurs, l’inertie ayant trop longtemps caractérisé l’attitude de l’Administration et des banques face au processus de création d’entreprise. Mais comme le rappellent les lois de la physique, tout ce qui monte finit par redescendre. En l’occurrence : la bêtise, l’incompétence et le clientélisme. Ces maux ont plombé des décennies d’entrepreneuriat au Maroc ! Au point que l’espérance de vie des petites structures, quand elles ont la chance d’éclore, reste presque toujours conditionnée par le feu vert ou le veto des banques créancières années. On comprend que le taux de mortalité des entreprises soit au Maroc parmi les plus élevés de la région…
Mais la dynamique évoquée plus haut apporte un bol d’oxygène aux promoteurs de TPE et créateurs de start-ups. On a commencé à en mesurer l’effervescence au lendemain du discours Royal de la Fête du Trône et elle est montée en régime, depuis. Aujourd’hui, on peut réellement se réjouir de ce que des ressources de cette importance soient mises au service des entrepreneurs. Pour faciliter le financement de projets agréés parce que réellement productifs ! Sont ciblés de manière prioritaire le secteur informel, les porteurs de projets, les auto-entrepreneurs, les start-ups, les micro et très petites entreprises, y compris dans le monde rural. Le texte de loi encadrant cet énorme projet dispose que la gouvernance du Fonds soit assurée par un Comité de pilotage tripartite (Ministre des Finances, Wali de Bank Al-Maghrib et Président du GPBM) et un Comité technique auquel siège la Caisse Centrale de Garantie.
Alors, même vent debout comme disent les marins, cap sur la création de valeur, Messieurs les entrepreneurs !
