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EDITO

Marketing de com’ ou actes concrets ?

PAR HASSAN EL ARCH

Les mauvaises nouvelles d’abord, les bonnes ensuite. C’est toujours mieux de conclure sur une note positive. Et c’est surtout bon pour le moral ! Celui des entrepreneurs, en l’occurrence.

Les mauvaises infos : 8.439 entreprises au Maroc ont mis la clé sous le paillasson, l’année dernière. C’est le cabinet Inforisk qui le dit et on le croit volontiers : c’est le spécialiste du renseignement commercial sur les sociétés marocaines. Tout comme on croit sur parole l’assureur mondial Allianz et son partenaire au Maroc, Euler Hermes Acmar, expert de l’assurance-crédit. Ils nous affirment exactement la même chose : près de 8.500 entreprises nationales ont déposé le bilan, l’année dernière. La casse a concerné des secteurs spécifiquement plus exposés que d’autres. Le commerce, les services, le BTP, l’immobilier… La tendance de cette mortalité est chiffrée à +7% pour 2019 et les prévisions ne sont guère meilleures pour 2020 : au moins +6%, à coup sûr. Cela vaut pour le pays environ 90.000 entreprises qui seraient aujourd’hui dans «le couloir de la mort». Essentiellement des TPE et des PME, qui composent près de 88% du tissu entrepreneurial au Maroc. Dire que c’est beaucoup est un doux euphémisme. C’est catastrophique ! Une épée de Damoclès reste en permanence suspendue au-dessus de la tête des entrepreneurs, les plus jeunes et les moins aguerris surtout. Ce sont les délais et les retards de paiement. Et ils sont loin d’être un épiphénomène : entre 90 et 100 jours au Maroc dans une «bonne année», contre 30 à 45 jours en Afrique du Sud, par exemple, et 50 jours maximum en Suisse et au Canada. Ce facteur est responsable de près de la moitié des défaillances d’entreprise au Maroc. C’est dire…

Les bonnes infos : les TPE, PME, auto-entrepreneurs, start-ups en amorçage et autres structures sous perfusion se sont rappelées au bon souvenir des banques, en ce début d’année bénie ! Une enveloppe de 6 milliards de DH sur 3 ans leur est consacrée dans l’immédiat. Rarement battage médiatique aura autant fait le buzz autour d’une initiative institutionnelle. Hormis peut-être la méga-mécanique qui instille depuis quelques mois le projet de nouveau modèle de développement du Royaume. Mais faut-il s’en étonner ? Le coup de pouce Royal, une fois encore, aura été déterminant et ses effets tout simplement spectaculaires. Une quasi-«euphorie» est préhensible depuis quelques jours dans le microcosme de l’entrepreneuriat au Maroc. Banques, assureurs, patronat, Centre régionaux d’investissement, Caisse Centrale de Garantie, Bank Al-Maghrib, ministères des Finances et de l’Intérieur, tout ce monde bouge comme jamais avant… De mémoire d’entrepreneur ou de simple citoyen, on n’a jamais vu les banques commerciales «draguer» la clientèle des (petits) investisseurs comme elles le font en ce début 2020.

Alors, oui, pourvu que ça dure ! Et vérifions, dans deux ou trois mois, quelle convergence auront les actes concrets et les engagements vendus pour le marketing de la communication…

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