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EDITO

Évidence virale

PAR HASSAN EL ARCH

Le Coronavirus est donc parmi nous. Ce n’était qu’une question de jours… Croire un seul instant que le Maroc aurait pu être épargné, est une vue de l’esprit. La mondialisation n’est, en l’occurrence, pas un mot creux ! Le virus voyage à travers la planète à presque Mach 1, la vitesse courante des jets commerciaux. Il n’a de compte à rendre à personne, rien déclarer aux services de douane, et pas davantage aux polices des frontières. En 48 heures, il boucle le tour du monde, tant que des avions décollent et atterrissent, tant que des bateaux prennent le large, tant que des hommes et des femmes voyagent entre les continents pour maintenir le flux des affaires, sinon le fil de l’amitié et des émotions intimes.

Il en est ainsi du «Covid-19», comme de ses prédécesseurs : SRAS, H1N1, Grippe aviaire… Plus rapidement que les théories avant-gardistes des chercheurs en économie, plus efficacement que les modèles sociétaux des penseurs les mieux inspirés, le virus a imposé la globalisation aux êtres humains. Par l’épidémie. Puis par la pandémie. On en est là aujourd’hui, quelques semaines à peine après l’annonce du tout premier cas en Chine.

Il ne se passe désormais pas un seul jour, voire une seule heure, sans que les vraies comme les «fakes news» nous apportent notre lot d’informations sur le Coronavirus. Maintenant que nous sommes (hélas) tous concernés, les nouvelles pullulent sur les réseaux sociaux, dans les hammams, sur les terrasses de cafés, dans les salons cossus comme dans les gargotes, dans les taxis, au bureau, au téléphone, sur WhattAapp… Les unes fondées, les autres mensongères ou juste farfelues.

Faut-il s’en étonner ? Les voyous du Web, c’est un lieu commun, aiment surfer sur les peurs conscientes ou inconscientes de la population. Et lorsque ces peurs enflent (de manière rationnelle ou non), se muent en angoisses, puis se transforment en terreurs, les «fakes news» deviennent un outil de subversion sociale. Il n’y a pas d’autres mots pour le dire. Notre confrère L’Economiste en sait quelque chose, lui qui a été victime cette semaine d’une «fake news» particulièrement dangereuse en termes d’impact sur le lectorat et, au-delà, sur la communauté de manière générale. Un de ces adeptes de la voyoucratie virtuelle a truqué une image accompagnée d’une brève disant qu’un deuxième cas de contamination au Coronavirus venait d’être signalé à Bouskoura, le tout emballé sous couvert du journal. Lequel a immédiatement réagi pour dénoncer le canular, déclarer qu’il se réservait le droit de recourir aux procédures légales contre l’utilisation son identité visuelle et demander à ses lecteurs de s’assurer de la véracité des informations publiées à travers les canaux officiels (Journal papier et site Web).

Quoi qu’il en soit, la réalité virale est là. Nul ne peut en contester l’évidence. Mais même en situation d’alerte sanitaire, le bon sens commande cette règle vieille comme le monde : savoir raison garder ! Réagir, gérer, anticiper, informer, conseiller, mais surtout ne pas céder à la tentation de «catastrophilie». Le Maroc reste vulnérable certes, mais il en a vu d’autres et il est pour le moment le pays le moins touché dans tout le bassin méditerranéen. Parole d’OMS ! Le cas officiellement signalé restera-t-il le premier et le dernier ? Trop beau pour y croire, mais gardons notre confiance aux autorités médicales marocaines.

LE TEMPS publiera la semaine prochaine un grand dossier central sur cette actualité qui angoisse les citoyens. Avec analyse de l’état des lieux, éclairage du ministère de la Santé, focus sur les mesures préventives pour les particuliers et en entreprise, témoignages et chiffres dûment vérifiés. C’est notre devoir de média responsable.

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