La 22ème édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM 2025) a rendu, hier mardi 2 décembre, un hommage profondément émouvant à l’actrice marocaine Raoouya, figure incontournable du cinéma et de la comédie populaire. Une célébration chaleureuse, marquée par les mots forts du réalisateur Nour-Eddine Lakhmari, qui a salué «une femme unique, un visage inoubliable, et une artiste capable d’incarner et de faire vivre chacune de ses personnages avec une vérité rare».
Dans son allocution, Nour-Eddine Lakhmari a rappelé que Raouya possède «une puissance comique sans jamais tomber dans l’excès», décrivant une actrice qui «enseignait comment faire rire avec intelligence, simplicité et humanité». Il a souligné sa générosité sur les plateaux : «Raouya n’est pas seulement une artiste. Raouya est un symbole. Le symbole d’une femme libre, d’une artiste libre, d’un Maroc libre».
Évoquant leurs collaborations, il a raconté les tournages difficiles, la pluie, la boue, les scènes physiques, où Raouya n’a jamais reculé : «Elle refusait la doublure, elle tenait à aller jusqu’au bout elle-même. Elle me disait toujours : laisse-moi faire, je veux que ce soit vrai».
Sa voix s’est faite plus personnelle lorsqu’il a rappelé combien sa présence illumine un plateau : «Raouya ne joue pas pour pleurer. Quand elle pleure, c’est l’âme du personnage qui parle».
La comédienne, très émue en recevant son trophée, a livré un discours sincère, empreint de gratitude : «Cet hommage n’est pas seulement pour moi. Il appartient à tous ceux avec qui j’ai marché sur les routes du métier. À tous les réalisateurs et réalisatrices qui m’ont fait confiance». Elle a également exprimé son affection pour le public marocain, qu’elle considère comme «sa véritable force depuis plus de trente ans. Si je suis ici aujourd’hui, c’est grâce à vous tous. Vous êtes ma famille artistique, mon soutien, ma raison d’avancer».
L’hommage à Raouya a dépassé le cadre d’une simple reconnaissance professionnelle : il a célébré une femme aimée, une actrice qui a marqué des générations, et une présence lumineuse qui continue d’habiter l’imaginaire collectif marocain.
LAIDIA FAHIM
