«Frankenstein» : quand Guillermo Del Toro ressuscite le mythe sous les projecteurs de Marrakech

Le Festival International du Film de Marrakech (FIFM 2025) a réservé, cette année, un moment d’exception à Guillermo Del Toro, maître incontesté du fantastique, en lui rendant, hier vendredi 5 décembre, un vibrant hommage avant la projection très attendue de «Frankenstein». Un geste à la hauteur de l’imaginaire foisonnant du cinéaste mexicain, dont l’œuvre n’a cessé, depuis trois décennies, de redessiner la frontière entre monstres et humanité.
Depuis «Cronos» en 1993, Guillermo Del Toro a imposé une signature visuelle immédiatement reconnaissable, nourrie de monstres mélancoliques, de créatures oubliées et de héros cabossés. Son univers, qui semble tout droit sorti d’un atelier où l’enfance dialogue avec les ombres, a donné naissance à des films devenus cultes : «L’Échine du diable», «Le Labyrinthe de Pan», «Mimic», «Hellboy», «Pacific Rim» ou encore «Crimson Peak». Avec «La Forme de l’Eau», quadruple lauréat aux Oscars, il est passé du statut d’auteur admiré à celui de maître confirmé. Et son «Pinocchio» en stop-motion, récompensé par l’Oscar du meilleur film d’animation, a encore prouvé son talent unique pour réinventer les mythes sans jamais trahir leur âme.
À Marrakech, la projection de «Frankenstein» a été accueillie comme un événement majeur, marquant l’un des temps forts de cette 22ème édition. Le public a découvert une œuvre ambitieuse où Guillermo Del Toro explore, avec une précision presque alchimique, les thèmes qui jalonnent toute sa filmographie : les monstres comme figures tragiques.
LAIDIA FAHIM



