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EDITO

Peut-être faut-il regarder ailleurs maintenant !

PAR HASSAN EL ARCH

On se posait la même question, ici même, il y a trois semaines. Que nous veut donc l’Espagne ? L’Espagne et tout ce qu’elle incarne aujourd’hui, à travers le prisme de ses errements envers le Maroc ? L’Espagne de Pedro Sanchez, de l’extrême-droite populiste, du parti Vox, des juges qui se couchent devant Brahim Ghali et des ministres qui cirent les pompes d’Abdelmajid Tebboune… Cette Espagne-là nous montre aujourd’hui son vrai visage derrière les relents de gaz et de pétrole algériens. Un État colonialiste, fourbe, ingrat, amnésique, opportuniste… Et extraordinairement arrogant, pour faire bonne mesure.

Mais cette Espagne de la duplicité et du double discours est simplement à l’image du périmètre d’où elle tire son ADN idéologique : la vieille Europe et ses complexes coloniaux qui n’en finissent pas de sourdre en 2021… Le Parlement européen, comme on l’a vu cette semaine et comme il fallait s’y attendre, s’est rangé du côté de Madrid en adoptant une résolution contre le Maroc. Fondamentalement bilatéral, le différend est devenu multilatéral. Ceux qui en doutaient encore (et ils sont nombreux) par naïveté ou inculture, sont fixés ! Les Espagnols, les Allemands et tous les Européens dûment alignés sur les positions ibériques ne conçoivent de rapport avec l’«autre humanité» qu’à travers la grille de leurs intérêts. Cette «autre humanité», très vaste aux sens géographique et civilisationnel, ne leur plaît pas, les dérange et nourrit chez eux des éternités de condescendance.

Tout cela est consigné dans les manuels d’histoire. Dès l’instant où les rapports basculent dans la différence, puis dans l’opposition, la prééminence de la force resurgit. Arabe ? Africain ? Musulman ? Tiers-mondiste ? Socialiste ? Communiste ? Altermondialiste ? Alors, c’est l’œil du cyclone. On comprend, d’autant, la vieille maxime «Vous voulez la paix ? Préparez la guerre !». Et l’on comprend mieux aussi que les Européens (les Occidentaux en général) ne peuvent majoritairement pas «sentir» des pays rebelles et forts comme la Turquie, la Chine, la Russie, l’Iran, la Corée du Sud… Le Maroc aussi est, toutes proportions gardées, rebelle et fort. Rebelle face à l’injustice qui lui est faite aujourd’hui sous la coupole du Parlement Européen. Fort de son droit et de ses principes non fongibles.

Dans le communiqué diffusé ce vendredi, le ministère marocain des Affaires étrangères rappelle que les tentatives d’«européanisation» de la crise entre Rabat et Madrid sont non seulement vaines, mais «n’altèrent aucunement sa nature purement bilatérale, ses causes profondes et la responsabilité avérée de l’Espagne dans son déclenchement». Tout est dit en peu de mots.

Le coronavirus a réinitialisé les paramètres dans tous les compartiments de l’existence, y compris dans les relations entre États. Peut-être est-il temps désormais de regarder ailleurs pour continuer à travailler, avancer, se développer, prospérer et partager la paix que tout cela amène. Ailleurs, en tout cas, que cette Europe sclérosée dans ses pathologies d’un autre âge.

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