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EDITO

Relation «à la carte» !

PAR HASSAN EL ARCH

Ceux qui en doutaient encore sont désormais fixés. L’Espagne ne nous porte pas dans son cœur. On peut même avancer, sans grand risque de se tromper, qu’elle n’a jamais nourri à notre égard autre chose que de la condescendance ! Et qu’aujourd’hui, elle ajoute de la duplicité, de la sournoiserie et de la traîtrise. Le «bon voisinage» a-t-il, pour autant, encore un sens ? Ou l’«amitié» ? Ou le «respect» ? Comme à l’échelle des êtres humains, les gouvernements et les États fondent leurs relations sur ces valeurs. Ce que l’Espagne est en train de commettre vis-à-vis du Maroc, depuis quelques semaines, est tout sauf du «bon voisinage», de l’«amitié» ou du «respect»…

Madrid veut une relation à la carte avec Rabat. Pour ceux (au Maroc comme ailleurs) qui ont tardé à le réaliser, cela se ramène à peu près à ceci. Vous êtes mon voisin au Sud, vous surveillez mes frontières, vous me fournissez des renseignements sur les risques terroristes, vous collaborez à la sécurité de mon territoire et vous restez vigilants sur mes intérêts supérieurs au nom du «bon voisinage». Mais, cher voisin, je ne reconnais point votre souveraineté sur le Sahara et si j’ai envie d’accueillir et de soigner chez moi le chef du «Polisario», je vous dois zéro information, zéro égard. C’est ainsi et ne venez pas me faire du «chantage» migratoire sur les présides que j’occupe depuis une éternité sur votre territoire !

Voilà où nous en sommes avec notre voisin ibérique. Tout comme l’Allemagne, l’Espagne a un complexe sur son ego face aux États-Unis. Madrid comme Berlin ne digèrent toujours pas que la première puissance de la planète ait officiellement reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Calculs partisans et alliances de Judas obligent, les deux pays s’attaquent ouvertement à l’intégrité territoriale du Royaume. Faute d’oser demander à la Maison-Blanche des comptes sur sa politique étrangère…

On l’aura compris, le Maroc a reçu de la part de deux pays supposés amis et partenaires des coups de poignard dans le dos. Pour Madrid et Berlin, le pétrole et le gaz algériens sont en l’occurrence stratégiquement plus importants. Soit. Tout État est souverain dans ses choix. Ce serait de la naïveté absolue que de penser que la morale (ou les valeurs qu’elle peut défendre) pèsent pour un seul milligramme dans la géopolitique ! Mais alors, peut-être est-il temps de changer de logiciel dans les rapports avec ces deux pays. Notre chroniqueur Mustapha Sehimi, professeur de droit et politologue émérite, estime dans une interview donnée cette semaine à la MAP que «le Maroc de 2021, le Maroc de S.M. le Roi Mohammed VI, a une crédibilité, un rôle et une influence à l’international. Un leadership personnel, moral et politique du Souverain. L’Espagne doit se mettre à jour !».

Une mise à jour, oui, des principes censés encadrer le «bon voisinage», l’«amitié» et le «respect» entre deux Royaumes que la géographie autant que l’histoire condamnent à se regarder en face jusqu’à la fin des temps.

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