La militante Mouna Hachim veut sauver le patrimoine de la cité blanche

L’écrivaine Mouna Hachim, fondatrice d’un groupe citoyen baptisé «Save Casablanca» sur le réseau social Facebook, s’est fixé pour mission la défense du patrimoine de la métropole blanche et la préservation de sa mémoire. Littéraire de formation et passionnée d’histoire, elle compte plusieurs ouvrages à son actif, dont «Les Enfants de la Chaouia», «Dictionnaire des noms de famille du Maroc», «Histoire inattendue du Maroc», «Les Manuscrits perdus», «Ben Toumert ou les derniers jours des Voilés». Ses recherches sont axées sur une double culture et un travail de translation de l’arabe vers le français. Elle écrit ainsi en français à partir de recherches historiques anciennes et contemporaines qui sont pour l’essentiel en langue arabe.
Journaliste de métier, elle avait collaboré dans plusieurs médias nationaux. Chroniqueuse dans la presse écrite et à la radio, elle a aussi présenté une série documentaire historique à la chaîne «Médi 1 TV», basée sur ses travaux de recherche en généalogie. Mouna Hachim est par ailleurs engagée dans des actions citoyennes, notamment autour de la protection du patrimoine, ce qui lui a valu le titre de «Maire de Cœur de Casablanca».
Soucieuse du bien-être de la capitale économique et de ses habitants, elle estime que tous les moyens sont bons pour passer à l’action : recenser les dysfonctionnements, lancer des actions d’information et de sensibilisation, mettre chacun devant ses responsabilités… Pour ne pas assister passive à la dégradation de la ville, elle vient de publier «Le Livre noir de la ville blanche : paroles et témoignages de citoyens casablancais», un ouvrage qui se veut factuel, sans langue de bois. Le livre, qui ne prétend pas à l’exhaustivité, entend dénoncer les dérives de la gestion de la capitale économique en récapitulant les doléances, les témoignages et les propositions formulés sur le groupe «Save Casablanca» qui compte actuellement plus de 265.000 membres, issus de différents horizons, apportant chacun un savoir-faire et une vision.
Pourquoi un «livre noir» ? Ce n’est un secret pour personne, dit-elle, que Casablanca souffre d’un problème de gouvernance et endure un ensemble de dysfonctionnements qui touchent tous les secteurs-clés de la ville : hygiène, transport, occupation de l’espace public, lenteur des chantiers, état des espaces verts, des chaussées et des trottoirs, assainissement, éclairage, destruction du patrimoine et de la mémoire de la ville… De ce fait, Mouna Hachim se dit incapable d’assister, impuissante, sans soulever devant l’opinion publique les différents problèmes de gestion, en espérant leur règlement dans le cadre d’une démocratie participative.
Le projet livresque a été lancé le 9 janvier dernier et a été bouclé sur le plan rédactionnel au mois d’avril. Il renferme plusieurs chapitres dédiés aux infrastructures sociales de base, mais aussi aux besoins en matière de culture, de sport et de loisirs. «En tant que citoyens, nous aspirons juste à une meilleure qualité de vie, à une politique plus rigoureuse dans sa gestion, plus respectueuse des populations et davantage en phase avec les ambitions affichées d’une ville intelligente», conclut l’écrivaine.
A. A.