Une véritable«Cour d’Injustice»

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Pratiquement chaque année, c’est la même ritournelle, la même rengaine, le même scénario… Et cette année-ci n’y déroge pas. Les «magistrats» de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) restent fidèles à la règle que leur institution érige en dogme fondateur vis-à-vis du Maroc. En termes clairs, contester la souveraineté du Royaume sur son Sahara. A contre-sens des postures officielles tenues par les plus importants pays qu’ils représentent au sein de l’UE. Quitte à donner au monde l’image d’une institution frappée de cécité, gangrénée par un grave anachronisme, dépourvue de morale sur le registre de ses obligations.
Dans le dossier central que nous consacrons à cette question (pages 14 à 21), nous rappelons pourquoi et comment la date du 4 octobre 2024 restera ni plus ni moins qu’un repère de plus dans la dérive sans nom de la CJUE. La Cour a émis un arrêt annulant les accords de pêche et d’agriculture liant le Maroc à l’Union Européenne. Par ce énième précédent, la Cour bafoue allègrement les règles du droit international et se laisse de nouveau aller aux pressions des milieux pro-séparatistes à l’intérieur du bloc européen, en particulier certaines mouvances de gauche et d’extrême-droite. Comme on le rappelle dans notre dossier, le Maroc a fustigé cette décision prodigieusement inique. La CJUE a suivi les recommandations de l’Avocate Générale croate, Tamara Capeta, en «concluant» à la recevabilité du recours introduit par le «Polisario». Cela, alors même qu’elle a acté que ce mouvement terroriste n’est pas reconnu comme un représentant des populations du Sahara dit occidental par les Nations-Unies ou l’Union Européenne et qu’il est, de fait, un mouvement de «libération» autoproclamé.
Il est important de se remémorer, dans ce contexte, un passage particulièrement incisif dans le discours de S.M. le Roi Mohammed VI en date du 20 août 2022. Le Souverain avait déclaré : «Je voudrais adresser un message clair à tout le monde : le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit».
Ce rappel Royal apporte aux événements d’aujourd’hui un éclairage encore plus fort et plus actuel avec les réactions à chaud de divers pays qui comptent dans le Vieux Continent, à commencer par la Commission Européenne elle-même, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l’Autriche, la République Tchèque… On retient que la France et la Grande-Bretagne restent officiellement dans une réserve dont il serait fort intéressant d’observer l’évolution, dans les jours à venir…
Le chef de la diplomatie marocaine a tenu un point de presse, le 8 octobre courant, pour recadrer convenablement les débats : la décision de la «Cour d’Injustice» de l’UE n’affecte d’aucune manière le Maroc et le dossier de son Sahara. «La CJUE n’a ni vocation, ni compétence pour statuer dans cette affaire, la question du Sahara étant traitée exclusivement dans le cadre du Conseil de Sécurité des Nations-Unies», assène Nasser Bourita. Point à la ligne.