Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Pour ceux qui en doutent encore, pour ceux qui aiment toujours croire aux fables comme pour ceux qui ignorent tout simplement les mensonges de la realpolitik, le constat est sans appel : Israël est (de très loin) la première puissance mondiale. Plus forte que les Etats-Unis, que la Chine, que la Russie, que l’Union Européenne toute entière, et que les Nations-Unies elles-mêmes.
Israël défie toute la planète. Snobe le droit international. Défie l’ensemble des juridictions. Se place au-dessus des lois qui régissent le monde. Impose sa propre morale géostratégique. S’érige en leader du «monde libre». Clame son exception géographique et historique envers et contre plus de 200 pays. Pour tout dire, Israël clame à la face du monde qu’elle est le peuple élu de Dieu et le territoire de toutes les exceptions.
Il n’y a pour Israël ni droit international, ni morale universelle. Il y a juste la vision qu’elle se forge, chaque jour, de sa place dans la région et dans le monde. Avec la puissance des armes, la technologie et le «droit divin» qui en autorise l’usage. Israël est effectivement une exception historique.
Aucun autre pays dans l’histoire contemporaine (et même dans les annales anciennes) n’a eu autant de pouvoir sur ses voisins, sa région, ses alliés et ses ennemis. L’Etat hébreu peut en remercier aujourd’hui la Grande-Bretagne et l’Allemagne. La première pour avoir semé la graine du sionisme au début du 19ème siècle lorsque le Premier ministre Arthur Balfour avait défendu l’idée que le gouvernement britannique devait apporter un soutien sans réserve au mouvement sioniste. La seconde pour avoir forgé les assises du futur Etat hébreu suite à la Shoah. Plus que Washington, principal soutien de Tel Aviv, on comprend que Londres et Berlin regardent ailleurs aujourd’hui, lorsque tombent chaque jour des victimes par centaines à Gaza et en Cisjordanie.
Pour le bloc occidental, il n’existe pas de génocide en Palestine et ceux qui le prétendent sont anti-israéliens et donc au mieux des antisémites et au pire des terroristes. Pour l’Amérique, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France aussi et une kyrielle d’Etats historiquement alignés sur l’idéologie du sionisme, Israël a tous les droits aujourd’hui, même au prix d’un nettoyage ethnique qui a fait, en sept mois, plus de 33.000 morts palestiniens. Les deux tiers des victimes étant des enfants et des femmes. Voilà pourquoi la première puissance mondiale, Israël et non pas les Etats-Unis, peut absolument et réellement tout faire sans encourir le moindre problème. Les lois de l’ONU sont écrites pour le reste du monde. Les règles de la Cour Internationale de Justice ne la concernent pas. Elle a un blanc-seing. Et elle en fait l’usage qui lui plaît. Peu importent les gouvernements qui sont au pouvoir ou les coalitions majoritaires à la Knesset. Israël n’est pas Benyamin Netanyahu, mais une conscience globale, un dessein mystique dont l’objectif est ni plus ni moins d’éradiquer l’identité de la Palestine. Avec la bénédiction de l’Occident.
