Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Le nouveau chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, est-il en train de faire amende honorable à l’endroit du Maroc ? Sa posture, en ce moment, suggère cette hypothèse. Oui, juste une hypothèse ! Depuis deux ans, l’Élysée, tout comme le Quai d’Orsay et Matignon, nous a habitués à des dérives exécrables. Telle est la France macronienne qui s’évertue à empoisonner ses relations, pourtant historiques, avec le Maroc. Le Ministre des Affaires «étranges» de l’Hexagone a reçu mandat de son Président pour corriger un peu les distorsions, évacuer les scories, replâtrer un peu, comme on dit… Tâche ingrate, mais le locataire de l’Élysée est coutumier du fait. C’est un virtuose lorsqu’il s’agit de refiler des patates chaudes et de s’en laver les mains.
Durant les deux dernières années, le Président français a méthodiquement abîmé tout ce qui a été construit, de part et d’autre, au prix de trésors de patience et de pondération. Alors, on peut s’interroger sur l’efficience de la tâche qui attend Stéphane Séjourné. Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, il y a quelques jours, il a déclaré en substance que la volonté est là. «J’ai repris le lien avec le Maroc. Il y avait des incompréhensions qui ont amené à une difficulté. «Notre lien avec le Maroc est très important et il est même essentiel», a lancé le haut responsable aux élus de l’Hexagone. «Je construirai petit à petit cette confiance».
On veut bien croire Stéphane Séjourné, lui accorder le crédit de la nouveauté au poste, mais ce n’est pas comme si c’était Emmanuel Macron himself qui a adopté la posture du regret ! Alors, quel crédit accorder aux déclarations du chef de la diplomatie d’un régime qui a longtemps, trop longtemps, regardé le Maroc du haut de ses fantasmes néocolonialistes ? Macron a fait ses choix et désigné ses alliances. Son camp est celui de l’Algérie d’Abdelmajid Tebboune et des Généraux chamarrés du Palais El Mouradia. Le pétrole et le gaz sont les voyants rouges actuellement allumés sur le tableau de bord macronien.
Le Président français, qu’on va endurer trois années encore, crache sur l’histoire et insulte la géographie. C’est son droit. Celui des 40 millions de Marocains est de dire et répéter : le Maroc est dans son Sahara et le Sahara est dans son Maroc. N’en déplaise à la macronie, les ex-«prés carrés» de la «Françafrique» tournent, les uns après les autres, la triste page du néocolonialisme tricolore. Et ouvrent les bras au Maroc, partenaire fiable, sérieux, honnête et généreux. Au grand dam de l’Élysée car les succès diplomatiques, économiques et culturels du Royaume en Afrique lui restent dans la gorge. Tel est le sujet de notre dossier central (pages 16 à 25) dans le présent numéro.
