Fuite en avant

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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L’expression «fuite en avant» semble avoir été écrite et consignée dans les dictionnaires à l’attention du pouvoir algérien. Et cela fait 48 ans qu’elle lui colle. En l’occurrence, depuis que le Maroc a récupéré son Sahara et qu’il s’y est installé en conformité avec la profondeur de l’histoire et la réalité de la géographie. Près d’un demi-siècle d’hostilité qui ne veut pas dire son nom, de voisinage toxique et de fourberie érigée en doctrine d’État. On ne choisit pas ses voisins, c’est bien connu.
Le presque demi-siècle de guerre larvée qu’Alger s’applique à livrer au Maroc par «Polisario» interposé est un cas d’école dans les relations internationales. Parce que les généraux qui émargent au Palais Al Mouradia se sont tiré une balle dans le pied il y a trop longtemps, trop douloureusement et trop ostensiblement pour renverser la vapeur aujourd’hui. Moyennant quoi, la «fuite en avant» demeure l’unique option pour un pouvoir psychopathe. Il sait qu’en cessant d’agresser le Maroc, il se tire une balle non plus dans le pied, mais dans la tempe. Pitoyable…
Ce pouvoir qui navigue éperdument à contre-courant de l’Histoire est prodigieusement nuisible, destructeur, immoral, dangereux, malsain, paranoïaque, opportuniste, ingrat, menteur, manipulateur… On l’a déjà écrit ici même et ailleurs, on ne risque pas d’épuiser les termes appropriés du dictionnaire pour qualifier la posture d’Alger envers le Maroc. Il suffit, pour s’en convaincre une énième fois, de regarder la nouvelle frasque du gouvernement d’Abdelmajid Tebboune. Son bras terroriste, le «Polisario» vient d’être débouté par la Cour d’Appel britannique, la plus haute juridiction du Royaume-Uni. La Cour a rejeté une demande d’appel introduite à Londres par les affidés d’Alger. De quoi conforter l’Arrêt de la Cour Administrative britannique, émis le 5 décembre 2022, par lequel cette juridiction avait rejeté l’action en justice intentée par la «WSCUK» contre l’Accord d’association liant les Royaumes du Maroc et de Grande-Bretagne. La «WSCUK» ? Une mouvance pro-«Polisario» qui représente de manière très agressive, à Londres, les intérêts de la milice séparatiste et de son sponsor algérien. La décision de justice a évidemment été saluée aussitôt par le 10 Downing Street qui s’est empressé de rappeler à qui voulait bien l’entendre, qu’il continuera à «travailler en étroite collaboration avec le Maroc afin de maximiser les échanges commerciaux».
Se faire une raison en admettant sa dérive sans fin n’est pas une option pour Alger, on s’en doute. De mémoire de Marocain, on n’a jamais vu un tel déferlement de gadoue depuis que le Sahara est revenu en 1975 au sein de la mère-patrie. Même en pleine Guerre des Sables, entre les deux pays en 1963, le tout jeune pouvoir algérien n’exsudait pas le poison qui est le sien aujourd’hui sous Abdelmajid Tebboune, depuis 2019. Cette année-là marque, en effet, un avant et un après dans les rapports entre les deux pays. Depuis que l’Algérie a recouvré son indépendance, 9 chefs d’État se sont succédé au Palais Al Mouradia avant Abdelmajid Tebboune. À l’exception du regretté Mohamed Boudiaf, qui avait passé une bonne partie de sa vie au Maroc avant d’être assassiné à Alger en 1992, cinq mois seulement après son rappel pour prendre la présidence du Haut Comité d’État, chacun de ces Présidents a cultivé et exprimé, à sa manière, son complexe anti-marocain. Aucun toutefois, même à des moments de vives tensions, n’a franchi le rubicond comme l’a fait Abdelmajid Tebboune depuis qu’il est au pouvoir et aux bottes des vrais dirigeants de l’Algérie : les hauts gradés militaires. Rentiers du pétrole et du gaz face à un peuple à bout d’espérance !