Vous avez dit inter-période ?
Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
direction@letempsmag.ma
La situation épidémiologique actuelle au Maroc est «la meilleure depuis le début de la transmission communautaire du virus». C’est ce que nous a assuré, cette semaine, Mouad Mrabet, Coordonnateur du centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé et de la Protection sociale. On l’en croit volontiers. Les indicateurs viraux sont, en effet, un peu moins stressants depuis quelques semaines, à travers le Royaume. On préfère ne pas dire «plus rassurants», mais plutôt «moins stressants». Gare, en effet, au relâchement qui nous a joué de bien mauvais tours en 2020 et en 2021 avec de terribles clusters de contaminations !
Sommes-nous donc, enfin, sur la pente ascendante concernant une fin de pandémie attendue par tous ? Faux ! Nous sommes dans ce que les experts appellent une «inter-période». Le ministère de la Santé explique que la propagation du virus se poursuit toujours, mais à un faible niveau en cette troisième inter-période qui correspond à une phase post-«Omicron». Il faut prier pour qu’elle se prolonge encore au-delà de cette sixième semaine consécutive depuis le début de mars dernier.
Le point mensuel, cette semaine, sur la situation épidémiologique dans le Royaume montre clairement une amélioration des indicateurs «covidiens», mais nous nous joignons aux spécialistes de la santé, aux scientifiques, aux sociologues et à tous les porteurs de bon sens pour dire : attention au péché d’insouciance ! Rien n’est plus humain, certes, dans cette posture comportementale, mais rien n’est plus dangereux aussi. Le désir fou de revenir à la normalité, perdue depuis plus de deux ans, amène fatalement, ici et là, des attitudes de quasi-déni face au virus qui circule toujours parmi nous. Il y a définitivement, qu’on le veuille ou non, un avant et un après-coronavirus. L’ingénu qui pense qu’on recouvrera bientôt nos modes de vie et de pensée d’avant le 20 mars 2020, doit réinitialiser son logiciel.
«Ce qui ne me tue pas me rend plus fort» disait le philosophe allemand Friedrich Wilhelm Nietzsche, au 19ème siècle. Une vérité plus actuelle que jamais. Mais elle ne vaut qu’en adhérant à la campagne nationale de vaccination. Chacun peut et doit contribuer à l’effort visant à atteindre l’immunité collective et ainsi retrouver une vie normale. Dans ses récents rapports, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n’a de cesse d’alerter les opinions publiques sur la probabilité d’émergence de nouveaux variants à l’échelle de la planète. Le risque de nouvelles vagues reste présent. Et personne parmi nous n’est à l’abri !
