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De la politesse, comme toujours…

De restrictions en prolongations et de resserrement en privations, le cycle de la crise sanitaire s’éternise. Bientôt, deux années que le statu-quo est immuable ! Ceux qui pensaient faire la fête, en cette fin d’année, en seront pour leurs frais. Avertis déjà de la fermeture du ciel national jusqu’au 31 décembre, ils sont fixés sur leur frustration avec l’annonce, aujourd’hui même, de l’ONDA qui étend le verrouillage aérien au 31 janvier 2022. Fonctionnant en vases communicants, l’Administration sait très bien gérer les urgences lorsqu’il s’agit de limiter les libertés des citoyens. En particulier quand c’est pour la bonne cause. Dès lors, pas de quoi s’étonner que l’état d’urgence ait été prolongé au 31 janvier 2022 avec son carrousel de mesures restrictives. Du jamais vu, de mémoire de Marocain, depuis l’indépendance ! Mais la conjoncture est à la mesure de l’exception. Avec ses effets économiques sociaux, cette pandémie est un phénomène inédit dans l’histoire contemporaine du Royaume.

Les fêtards ne feront donc pas la fête, dans la nuit du vendredi 31 décembre. Pas sur la voie publique, en tout cas, ni dans les hôtels, restaurants, lounges et autres clubs où la Saint-Sylvestre remplit classiquement les tiroirs-caisses. Fera la fête qui voudra chez lui ! Ce qui se passe derrière les murs des uns et des autres ne regarde que leur conscience. On est encore en démocratie. Et n’en déplaise aux professionnels qui opèrent dans le business du divertissement, cette restriction est une bonne chose. À la question de savoir à combien de millions de DH se chiffrera le manque à gagner, il faudra peut-être répondre par une autre question : combien de nouveaux clusters seront ainsi évités ? C’est l’éternelle dialectique du verre à moitié plein ou à moitié vide… Au crédit de ces mêmes professionnels, il faut rendre hommage à leur endurance, leurs sacrifices et leur foi, car ils font vivre des pans entiers de la société et n’ont pas toujours été les mieux lotis chez le gouvernement dans sa gestion de la crise sanitaire. Leur désarroi est immense. Des entreprises n’en finissent pas de mettre la clé sous la porte. Des drames, parfois des suicides, sont le lot banalisé de ce secteur depuis mars 2020 !

Fatim-Zahra Ammor, Ministre du Tourisme, de l’Artisanat, et de l’Économie sociale et solidaire, a reçu mercredi dernier la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) à travers son Président Hamid Bentahar et quelques membres du Bureau du groupement. «Témoins» de l’entrevue : Adel El Fakir, Directeur Général de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT), et Imad Barrakad, Directeur Général de la Société Marocaine d’Ingénierie Touristique (SMIT). Il était question de rappeler, une énième fois, à quel point la situation est tragique dans ce secteur-clé de l’économie. Qu’en est il sorti ? Beaucoup de politesse, comme toujours, cela va de soi. Et des promesses, comme de coutume, également. De manière presque concomitante, les professionnels de la restauration touristique classée, représentés par leurs Associations professionnelles régionales, ont été reçus au même Département ministériel. Pour les mêmes doléances. Avec la même politesse. Sur le même fond de détresse… Il serait indécent de dire à tout ce monde que l’espoir fait vivre… Le cauchemar est, en effet, ouvertement annoncé pour une «saison 3», selon les experts de la chose médicale. Pas seulement au Maroc, mais sur toute la planète.

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