Une com’ qui ne manque pas d’«air»

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Le ciel marocain ne sera donc pas rouvert avant le 1er janvier 2022. Ainsi en a décidé le gouvernement, hier jeudi, à l’issue de son Conseil hebdomadaire. Jusqu’à la dernière minute et pendant presque toute la semaine, la question taraudait les esprits : réouverture ou pas ? Bien malin qui croyait le savoir ou pensait le dire avec toute la crédibilité requise, compte tenu des circonstances… Entre l’info et l’intox, comme toujours, c’est l’histoire du bon grain et de l’ivraie. Entre vérité et «fake-news», le fil est ténu. Entre bonnes sources et générateurs de bobards, les nouvelles sont toujours à prendre avec des pinces ! On en est réduit à douter même de ce que débitent des médias traditionnellement sérieux, dont certains ont pignon sur rue et dont la crédibilité autant que le professionnalisme sont (en principe) au-dessus de tout soupçon. Et pourtant… Pourtant, on a assisté depuis quelques jours à un carrousel d’informations disant la chose et son exact contraire. Le Maroc va surseoir à la suspension des liaisons aériennes et maritimes avec l’étranger. Le Comité national scientifique et technique en charge du suivi de la situation épidémiologique, réuni mercredi dernier à Rabat, aurait formulé un avis favorable sur l’ouverture partielle des frontières du Royaume. Les autorités accorderaient une suite positive à l’avis de ce tout puissant Comité qui a la main (on l’aura compris, depuis le temps…) sur le mode de vie de 36 millions de citoyens. Une onde de choc positive a traversé la société, mercredi. Suivie presque immédiatement par la douche froide du ministère de la Santé. Fâché aux entournures dans sa communication avec les médias et les députés, depuis l’avènement du nouvel Exécutif, le taciturne Khalid Aït Taleb a été prompt, pour une fois et a réagi pour dénoncer, dans un communiqué de circonstance, une pure «fake news» ! Aucune recommandation officielle de réouverture des frontières n’a été émise, selon lui. Le communiqué a pointé sans détours la posture de certains médias qui sont allés jusqu’à annoncer des «dates» précises de réouverture de l’espace aérien. L’argument a coulé de source : le Maroc n’est absolument pas à l’abri d’une nouvelle flambée virale. Le raz-de-marée du nouveau variant «Omicron» est évoqué sans nuances, d’autant qu’il est actuellement signalé par l’Organisation Mondiale de la Santé dans une soixantaine de pays. Le Conseil de gouvernement a mis un terme au suspense en annonçant la prolongation de la fermeture des frontières jusqu’au tout dernier jour de l’année. Les professionnels du tourisme, et plus particulièrement les hôteliers, font leur deuil de la saison finissante. Adieu, les fêtes de fin d’année. Bye bye, les miettes de chiffre d’affaires qui faisaient encore illusion dans un secteur désormais à genoux.