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EDITO

Ce «truc» qui manque parfois aux hommes

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

Qui a dit que les femmes n’avaient pas réellement accès aux très hautes fonctions dans notre pays ? Ceux qui en doutent encore (de bonne foi) comme ceux qui le prétendent (de mauvaise foi) en sont pour leurs frais. Le nouveau gouvernement dont s’est doté le Maroc depuis hier soir ne répond, certes, pas aux critères de parité genre parfaite, au sens mathématique du terme. Combien de pays, y compris parmi les plus avancés, peuvent s’en prévaloir ? Mais cet Exécutif-là compte sept femmes sur les 24 membres de son effectif. De surcroît, et pour la première fois dans l’histoire institutionnelle du pays, une femme prend le fauteuil d’Argentier du Royaume. Excusez du peu… Alors, n’en déplaise aux uns et aux autres, «aigris» par les résultats des dernières élections, les Marocains ont vécu une expérience constitutionnelle qui a consacré la primauté du droit, du bon sens et de l’espoir.

Au début de cette même année, souvenons-nous-en, c’était une femme qui a pris la présidence de la Cour des Comptes. Une première dans l’histoire de la magistrature financière au Maroc, avec Zineb El Adaoui. Depuis hier, d’autres femmes viennent confirmer la dynamique qui s’amplifie lentement mais sûrement : Nadia Fettah Alaoui (Économie et Finances), Nadia Rmili (Santé et Protection sociale), Fatima-Ezzahra El Mansouri (Aménagement du Territoire national, Urbanisme, Habitat et Politique de la Ville), Fatime-Zahra Ammor (Tourisme, Artisanat et Économie sociale et solidaire), Leila Benali (Transition énergétique et Développement durable), Aouatif Hayar (Solidarité, Insertion sociale et Famille) et Ghita Mezzour (Transition numérique et Réforme administrative). Des parcours brillants, fulgurants pour certaines, et une réputation de battantes, jusqu’au-boutistes en termes d’engagement social et politique.

Le Souverain a donné le «la» au fil de ses Discours. Les femmes et les jeunes sont et resteront au cœur de toutes les révolutions qui déterminent notre lendemain. Ce sont le moteur de notre élan. L’architecture du nouveau gouvernement en rappelle la réalité. Elle en traduit, en tout cas, la nécessité irréversible. Il n’y a, pour s’en convaincre, qu’à relire les fondamentaux du rapport de la Commission spéciale sur le nouveau Modèle de développement du Royaume. Tout y est dit. Des millions de concitoyens en ont témoigné. Et le triple scrutin du 8 septembre dernier l’a confirmé pour au moins les cinq années à venir. Mais sans doute pour toujours.

La présence de sept femmes dans le nouvel Exécutif (près d’un tiers) est une très bonne chose pour la santé de la gouvernance. Il faudrait qu’elles soient plus nombreuses encore aux prochaines échéances politiques. Les femmes ont quelque chose, un «truc» qui manque parfois aux hommes. L’instinct de conservation. La conscience des incertitudes. Le sens et la mesure du devoir. Ne sont-ce pas là, au fond, les ingrédients qui déterminent le travail bien fait ? Et l’efficience des résultats attendus ?

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