S’accommoder…Pas le choix !…

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Il faut vivre durablement avec le virus et s’habituer à sa présence permanente avec nous, autour de nous, dans notre vie communautaire comme dans notre intimité. C’est ainsi. Les experts nous l’ont dit dès le printemps 2020 alors que le débat démarrait à peine, au Maroc et à travers toute la planète, sur le coronavirus, ses ravages, son pouvoir et ses implications sociales, économiques et médicales, voire culturelles… C’est une évidence, certes, mais pour autant, le dire et s’en imprégner l’esprit n’est facile pour personne. Cela revient à accepter l’idée terrible (horrible même pour les uns) que rien ne sera plus jamais comme avant mars 2020. Qu’il y a désormais un avant et un après-Covid. La mémoire nous relance de manière lancinante au souvenir d’un mode de vie révolu à jamais. Synonyme de liberté, d’insouciance aussi et surtout.
Depuis le 1er octobre courant, les mesures de restrictions sont allégées à travers tout le pays sur décision du gouvernement. La vie sociale et le business s’en réchauffent et l’effet est clairement bon pour le moral. Tant mieux alors ? Certainement. Qui dirait le contraire ? L’ironie avec le virus est qu’il nous administre chaque jour le principe de la relativité appliquée aux comportements. Lorsque la pandémie avait éclaté, l’année dernière, on était littéralement terrorisé à l’idée de voir le compteur des contaminations s’emballer en affichant les cas par dizaines. Puis par centaines. Puis encore par milliers.
L’accoutumance au danger est inversement proportionnelle aux ravages du virus. Et alors que le Maroc a atteint des records de cas d’infections (plus de 11.000 en un jour, au mois d’août dernier), on «respire» un petit chouia mieux parce que le compteur n’affiche plus «que» 1.000 ou 2.000 cas quotidiens. Verre à moitié plein ou à moitié vide ? L’une et l’autre manière de regarder le verre sont justes. Question de point de vue. La différence est que cette capacité à s’accommoder individuellement du péril et à gérer sa présence a heureusement produit de la résilience dans le pays. Les structures sociales ont tenu. Les fondamentaux de l’économie restent bons. Un vrai miracle ! Le reste est de la gestion d’experts. Ce qui était impensable hier redevient normal, voire nécessaire aujourd’hui : confinement total contre déconfinement, inactivité contre travail, dépression contre espoir, apnée mortelle contre marche régénératrice.
On nous resserrera probablement les vis, une nouvelle fois, le mois prochain ou à la fin de l’année parce que l’évolution de la courbe épidémiologique n’est prévisible que par les devins ! Mais en toile de fond, et même si le compteur explose de nouveau, l’idée est que l’on vivra ainsi plusieurs années avec le «Covid-19» et ses variants. Vaccin ou pas. Précautions basiques ou pas. On a changé de logiciel depuis mars 2020. Seuls les défenseurs de la théorie complotiste à l’échelle de la planète refusent encore de l’admettre !