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EDITO

Juillet critique ? Attendez de voir août !

PAR HASSAN EL ARCH

On s’en doutait. On le pressentait. On le savait. Une nouvelle vague covidienne était une simple question de jours… Et nous y voilà, en cet été de toutes les incertitudes. La fameuse «Loi de Murphy» se vérifie une nouvelle fois au Maroc. Comme dans une banale expérience de laboratoire. Son principe ? Tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal ! En l’occurrence, une explosion virale compromet depuis quelques jours le déroulement d’un été qu’on pensait, qu’on espérait plus ou moins normal.

Les effets de l’insouciance, de l’inconscience, nous sont revenus dans la figure comme un boomerang. Mais faut-il en faire porter le mal au seul Aïd Al-Adha ? Assurément pas car, qu’on le veuille ou non, les réjouissances liées au mouton (le plus festif des rituels chez les Marocains) ne suffisent pas, à elles seules, à expliquer ce qui crève malheureusement les yeux depuis le printemps. Les citoyens se comportent, dans leur écrasante majorité, comme si le «Covid-19» n’était qu’un canular de mauvais goût. Passés la panique inaugurale de mars 2020 puis le cauchemar du confinement qui s’en était suivi, le niveau d’alerte est retombé proportionnellement à la joie de retrouver les plaisirs de la vie sociale. Depuis, tout se passe comme si le compteur des nouvelles contaminations, cas critiques et décès quotidiens, concernait des extra-terrestres et non des concitoyens.

Le Maroc bat record sur record depuis quelques semaines. Un pic a été atteint, le mercredi 28 juillet, avec 9428 nouvelles contaminations en 24 heures. Rapporté à la taille de la population nationale, cet indicateur devrait en faire réfléchir plus d’un parmi nous : il est dans la courbe de pays à taille démographique plus importante que la nôtre. Cela veut tout dire.

On a évoqué l’Aïd Al-Adha et ses orgies rituelles. Mais regardons aussi ce qui se passe dans les lounges, restaurants, crèmeries, salles de sports et hypermarchés de Casablanca, qui détient classiquement la palme des records de contaminations. On sera très édifié sur le niveau de promiscuité. Des gens ordinaires comme vous et moi, qui oublient (veulent oublier) pourquoi le bulletin quotidien du ministère de la Santé est de plus en plus déprimant !

On, l’a dit, écrit, répété et ressassé à satiété : nous avons renoué en juillet avec la plus grave cote d’alerte depuis l’année dernière. Et le pire est peut-être encore à venir car, resserrement ou pas de l’état d’urgence, le mois d’août sera, à n’en point douter, aussi critique que juillet. C’est pour toutes ces raisons auxquelles on pense aujourd’hui – et celles auxquelles on ne pense pas encore – que l’on doit réellement redouter un nouveau confinement. Et un nouveau cauchemar !

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