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EDITO

Arabes, Musulmans et surtout Marocains !

PAR HASSAN EL ARCH

L’Amérique a donc conclu son «deal du siècle».

Trump s’est quasiment assuré un second mandat pour avoir satisfait sa base électorale (évangélistes et lobbies juifs entre autres) en offrant à Israël ce qui reste des territoires palestiniens, déjà occupés ou provisoirement indépendants.

Netanyahou a définitivement les mains libres au Proche-Orient, avec droit de vie et de mort sur tous ceux qui vivent sur ces territoires. Oui, disons-le sans ambages, car il en est désormais ainsi. Seuls les ignares et les naïfs continueront de penser le contraire !

Il ne reste aux Palestiniens que les yeux pour pleurer. Leur identité est en passe d’être gommée et leur histoire devient un mythe. Leur cause a été perdue non pas le week-end dernier, dans les coulisses de l’ONU où se jouait une partie de poker menteur en guise de vote. Non, leur destin a scellé 73 ans plus tôt, lorsque leurs aïeux avaient accepté le partage de leur terre en 1947. Qui parle encore de la fameuse Résolution 181 ? Et qui parle davantage du mandat sur la Palestine, confié en 1922 par l’ex-Société des Nations à la Grande-Bretagne ?

Oui, un précédent «deal du siècle» avait bien eu lieu. Celui de 2020 n’en est qu’une réplique, comme disent les sismologues.

Allait-on en douter ? Ce «deal»-ci n’émeut personne de sensé. En tout cas, personne doté d’un minimum de bon sens. Le week-end dernier, aux Nations-Unies, ceux qui s’imaginaient un seul instant que les pays arabes (en particulier les riches pétromonarchies du Golfe) et les pays occidentaux si épris de justice et de démocratie allaient bouger le petit doigt pour les Palestiniens, prenaient des vessies pour des lanternes.

Affinités historiques, culturelles et religieuses obligent, une partie de la rue marocaine s’indigne de ce qui se passe au Proche-Orient et manifeste, depuis quelques jours, sa colère et sa solidarité sur les réseaux sociaux et sur la place publique. Une marche contre le plan de paix américain a même été organisée à Rabat, le 9 février, à l’initiative d’un collectif d’instances politiques, syndicales et d’organisations militant dans le domaine des Droits de l’Homme.

Extérioriser les frustrations ? Exorciser le dépit ? Evacuer le malaise ? De l’Atlantique au Golfe, la notion d’arabité est mise à mal. Et la religion au cœur de tous les amalgames ! Mais il est des causes qui sont au moins aussi centrales, et assurément plus immédiates et plus vitales encore : l’intégrité territoriale. La souveraineté. Le drapeau. L’identité nationale. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’admette ou pas, la cause de notre Sahara reste LA cause. Toujours en tête des urgences et des préoccupations dans le Royaume. Une évidence tellement aveuglante qu’elle n’a pas empêché une partie de l’opinion publique, «allumée» par les réseaux sociaux, de fantasmer tout récemment sur un projet de rapprochement politique qui serait dans l’air entre le Maroc et Israël ! Le buzz a de quoi ouvrir des autoroutes – pas forcément carrossables – dans les esprits : Netanhayou s’activerait auprès de son ami Trump pour obtenir une reconnaissance de Wahington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, en échange d’une normalisation des relations entre le Royaume et l’Etat hébreu.

La morale de l’histoire est : nous sommes Arabes, Musulmans et Marocains. Et cette dernière qualité n’est pas la moindre.

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