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EDITO

Géopolitiquement vôtre !

PAR HASSAN EL ARCH

Un dilemme cornélien ? Beaucoup de personnes le suggèrent, le crient même haut et fort. Il n’en est évidemment rien. On peut parler avec l’ennemi de son proche sans renier en aucune manière les liens avec celui-ci. La liberté fonctionne en mode réciproque. Le propre d’une relation inconditionnelle est qu’elle ferme l’horizon à toute alternative de dialogue et donc d’ouverture. De ce fait, elle asservit la pensée et réglemente le comportement ! C’est ce que l’on ne peut s’empêcher d’admettre en regardant, avec un certain recul, la réaction d’une frange de la société face au projet de normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

Depuis la «Nakba» de juin 1967, cela fait aujourd’hui plus de 53 ans que le Maroc entretient avec la Palestine des relations d’amitié, de fraternité, de compassion et de conscience partagée bien au-delà de toutes les exigences de l’histoire, de l’arabité et de la religion. Sans jamais rien demander en retour. La cause des Palestiniens est juste, leur combat est poignant. Leur destin est une infamie sur le front des Nations-Unies !

Mais peut-on/doit-on oublier que cela fait aussi 45 ans que le Maroc se bat chaque jour pour son intégrité territoriale ? Que le Sahara est la cause nationale numéro un ? Qu’elle transcende toutes les priorités réunies ? Nous pensons à 6 millions de frères palestiniens qui mènent chaque jour le combat, avec des lance-pierres, pour la survie même de leur identité. Nous pensons aussi à 36 millions de Marocains prêts à tout pour l’honneur du drapeau rouge et vert. Un scénario d’humiliation sous joue à plus de 5.000 kms de nos frontières, entre Gaza et la Cisjordanie, et la planète entière regarde ailleurs… Un autre scénario risque, à chaque instant, de s’écrire sous nos yeux, aux portes de notre Sahara, avec le sang de nos hommes et de nos femmes si jamais nous venions à fermer un seul œil !

Les réalités de la géopolitique sont ce qu’elles sont… Disons-nous bien que le soutien des États-Unis est important, mais il n’est pas déterminant. Il est fort, mais n’a pas la primauté du droit international tel que c’est écrit sur les tablettes des Nations-Unies. Or, celles-ci s’échinent lamentablement depuis des décennies sur le dossier d’un Sahara que le Conseil de Sécurité appelle «occidental» et que nous appelons ici, chez nous, «marocain». Voilà où le bât blesse. En fait, les États-Unis sont trop puissants pour l’ONU. Ils n’en ont pas besoin au sens utilitaire du terme et peuvent transgresser, tant qu’ils veulent, toutes les lois et toutes les chartes. Il leur faudra bien attendre le jour où une civilisation extra-terrestre viendra leur remonter les bretelles… D’ici là, ce que fait l’Oncle Sam a «force de loi». C’est aussi simple que ça. Et tant que ça fournit du carburant à notre cause nationale numéro un, eh bien prenons cet appui avec une vue à 360 degrés et bétonnons nos frontières. Suivez mon regard.

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