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EDITO

Les voies de la «Covid-19» sont impénétrables

PAR HASSAN EL ARCH

Oui, les voies de la «Covid-19» sont impénétrables ! Vous avez beau tirer des plans sur la comète, vous projeter à moyen ou long termes, inventer un avenir, y investir temps, sueur, argent… Le coronavirus seul décide. En tout cas, son omnipotence régente notre vie depuis février et personne – absolument personne – n’est capable de dire, en ce 24 septembre 2020, si le cauchemar prendra fin dans trois mois ou dans trois ans.

Les laboratoires des pays en pointe de la course promettent des vaccins à brève échéance. On veut bien les croire. Des experts aux Etats-Unis parlent de quatre ou cinq mois (n’est-ce pas, Pr Moncef Slaoui ?) au moment où leurs confrères en Russie et en Chine disent être déjà sur la voie du Graal ! Dans l’une comme dans l’autre hypothèse, la loi des impondérables impose sinon l’incrédulité, du moins la réserve ou la pondération.

Rien n’est plus dangereux et inhumain que de donner de fausses espérances à des gens sains, mais angoissés à l’idée d’une contagion. Ou à des gens contaminés et terrorisés à l’idée d’avoir déjà infecté un proche. Une évidence que ne contestent guère les scientifiques, d’ailleurs, car ils sont de plus en plus nombreux à nous susurrer que le coronavirus montre des velléités de mutation.

On prend l’information comme elle vient. Vérité ? Canular ? Toutes choses égales par ailleurs, l’hypothèse la plus pessimiste reste la plus crédible aussi. Et si la «Covid-19» mutait, en effet, demain ? Pour devenir une «Covid-20», «Covid-XL» ou «Super-Covid» mettant à mal les certitudes des uns et des autres ? Les espoirs, surtout, d’un vaccin que la planète toute entière attend et qu’on désespère de voir à la pharmacie du coin parce que, pour l’instant, ce n’est qu’une légende urbaine.

Mais l’espoir fait vivre. C’est le propre de l’Homme. Et l’on se prend à espérer, en cette rentrée très compliquée, que la pandémie ne fera pas de dégâts supplémentaires dans le corps, déjà très malade, de l’économie. Le tourisme, l’enseignement, la santé, la presse, l’immobilier, l’artisanat et les petits métiers sont les victimes les plus visibles de cette crise.

C’est une vue de l’esprit que de croire que l’Etat continuera à jouer le pompier indéfiniment. Ses moyens sont importants, mais non illimités. Etat-providence certes, mais Etat régalien aussi. Qu’on le veuille ou non, le combat contre la pandémie est aussi celui du citoyen. Ses moyens ? Tout simplement le sens de la responsabilité, la conscience d’un destin national, l’honnêteté dans l’engagement. Un combat extrêmement difficile à gagner. On compte les morts chaque jour autour de nous, le doute ne quitte plus nos esprits. Mais il faut bien inventer un nouvel avenir pour nos enfants. Quel qu’en soit le prix.

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