PAR HASSAN EL ARCH
Une de mes maximes préférées est celle-ci : «ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort». Elle trotte dans ma tête depuis que la déferlante «Covid-19» nous submerge. Et elle me titille l’esprit encore plus fortement depuis que le Maroc a décrété l’état d’urgence et le confinement qui le consacre…
Assurément, nous vivons une expérience virale intéressante à tous points de vue ! Inédite dans l’histoire contemporaine, d’abord. Dramatique dans ses effets sociaux, sociétaux et économiques, aussi. Implacable sur au plan psychologique, enfin.
Le comptage macabre, tous les matins, des décès et des nouveaux cas déclarés instille dans nos consciences une angoisse qui nous était inconnue jusqu’alors. L’équation du rapport entre guérisons et contaminations a de quoi saper le moral car elle démontre qu’en dépit de tous les efforts consentis, le compteur de la fatalité continue d’égrener chaque jour son bilan négatif.
Mais est-ce vraiment une fatalité ? La majorité des Marocains ne le pense pas. Car, à leur manière, chacun selon ses convictions et sa foi, ils restent convaincus que ce qui ne les tue pas les rend plus forts. Le ressort de cette foi est en chacun de nous ! On peut transformer en leçon de civisme et de courage cette pénible épreuve vécue collectivement dans la maladie, le deuil, la frustration, la privation et la peur. Le coronavirus – c’est une réalité scientifique- n’a pas la même emprise sur tous les individus. Et encore moins sur ceux qui respectent les règles du confinement et les gestes-barrières. Ce faisant, ils laissent non seulement moins de chance au «Covid-19» de passer, mais rendent ainsi hommage à tous ces vrais héros et héroïnes qui mettent chaque jour en péril leur propre vie pour protéger la nôtre : policiers, gendarmes, soldats, ambulanciers, médecins, infirmiers, pharmaciens, enseignants, éducateurs, militants associatifs et bien entendu coursiers, livreurs, éboueurs, balayeurs, gardiens… Sans eux, le bilan de la pandémie serait beaucoup plus lourd ! Le moindre des respects qu’on leur doit est d’observer une stricte discipline de confinement pour permettre à l’Etat d’assurer ses responsabilités constitutionnelles. Il en va non plus seulement de notre seule santé, mais de notre vie même !
Il y aura, à n’en point douter, un avant et un après-«Covid-19». Personne, pas même les scientifiques, ne peut prétendre connaître la date-butoir de cette expérience ! La seule certitude est que notre modèle de société en sera définitivement changé. Nous sommes en train de réapprendre le vivre-ensemble, l’entraide, le dévouement et la valeur du lien familial. C’est le ciment de notre résilience nationale afin que le Maroc sorte plus fort de cette crise.
