Alain Weber, maître de cérémonie au Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde

Pour sa 28ème édition, le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, qui se tient jusqu’au 24 mai, adopte le thème des «Renaissances» sous la direction artistique d’Alain Weber. Véritable chantre des cultures, il conçoit cette édition comme un hommage au renouveau spirituel et à la transmission des musiques traditionnelles. Sa programmation rassemble plus de 200 artistes venus de 15 pays, mêlant authenticité, innovation et spiritualité. Avec des spectacles conçus comme des voyages sensoriels, Alain Weber transforme le festival en un manifeste artistique, plaçant l’émotion, la poésie et le dialogue interculturel au cœur de chaque performance.
Alain Weber a déclaré à notre média : «Pour cette 28ème édition, j’ai souhaité inscrire ma direction artistique dans une thématique puissante : la Renaissance. Non pas seulement comme une période historique, mais comme un mouvement profond, un élan de transformation, un retour aux sources pour mieux se réinventer. La Renaissance, à mes yeux, c’est un dialogue entre le passé et le présent. Elle incarne toutes les métamorphoses que l’humanité a traversées, ses aspirations, ses remises en question. Et à l’heure où le monde affronte des défis majeurs, qu’ils soient écologiques, économiques ou sociaux, il devient urgent de repenser les fondements de notre humanité. Deux grands symboles historiques illustrent cette idée. Le premier est celui du savoir, tel qu’il a été cultivé dans les grandes mosquées et universités, notamment à Fès, berceau de la première université au monde. Ce lieu d’excellence intellectuelle a nourri la pensée humaine bien au-delà des frontières arabes, jusqu’en Occident, où l’on parle de transcendance : cette capacité à s’élever, à puiser dans une force supérieure pour se réinventer. À travers ce festival, nous poursuivons cette quête. Une quête de l’humain, toujours en devenir, toujours en mouvement. La musique, les traditions, les spiritualités du monde nous reconnectent à ce souffle : celui de la nature, du sacré, des grandes traditions spirituelles, qu’elles viennent des forêts, des temples, des mosquées ou des églises. Toutes expriment cette quête de sens universelle. Cette année, nous mettons à l’honneur une extraordinaire diversité culturelle. Des artistes venus de tous les continents, des expressions musicales aussi variées que la musique sacrée italienne, les rituels haïtiens, ou encore les réinterprétations jazz du vaudou. Nous accueillerons des voix du Kazakhstan, des femmes chamanes de Mayotte, et bien d’autres porteurs de traditions vivantes. L’objectif est clair : célébrer la beauté du monde à travers ses cultures et ses spiritualités. C’est cette vibration, ce fil rouge, que j’ai voulu faire résonner tout au long de cette édition». (Photo : Médina FM).
LAIDIA FAHIM