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EDITO

ET PUIS QUOI ENCORE ?

PAR HASSAN EL ARCH

«Mais qu’attendent-ils du Maroc ? Être un État sans charisme, sans légitimité, sans intérêts, sans fierté nationale ou sans histoire ? Dire «oui» à Madrid et à ses coups de mentons ridicules ? Dire «oui» à Bruxelles et à ses subsides ? Dire «oui» à Berlin et à son complexe néocolonial avorté ? Et puis quoi encore ?»… En s’interrogeant de la sorte, Khalil Hachimi Idrissi, journaliste émérite et par ailleurs patron de la MAP, cristallise en quelques mots la colère de millions de Marocains. Sa Tribune invite à la réflexion dans le «Dossier Événement» que nous consacrons dans ce numéro (pages 9 à 15) à la crise entre Rabat et Madrid. Tout comme la chronique d’Abdelhak Najib, écrivain et essayiste, et l’éclairage d’Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (think tank basé à Paris). Tout comme Habib El Malki, Président de la Chambre des Représentants, et les leaders des différents groupes parlementaires, réunis en session spéciale mardi dernier dans l’Hémicycle. Tout comme vous, moi, les autres, tous ceux et toutes celles qui aiment ce pays et ont à cœur de le défendre et le protéger.

Une conviction s’est installée dans notre esprit depuis quelques semaines : il est temps de changer de logiciel dans nos rapports avec l’Espagne et l’Allemagne. La forfaiture diplomatique et morale de ces deux pays nous a surpris. Pas celle de l’Algérie. Avec le voisin de l’Est, en effet, on sait à quoi s’en tenir depuis exactement 46 ans. Les deux «amis» et «partenaires» européens, en revanche, ont donné un coup de poignard dans le dos du Maroc. Sur la balance des intérêts, le gaz et le pétrole algérien ont fini par peser plus lourd que la qualité qui, jusque-là, caractérisait les relations bilatérales. Il serait pour le Maroc suicidaire, pour paraphraser le patron de la MAP, de continuer à faire un bout de chemin avec des gens qui ne sont pas loyaux, qui sont hypocrites, qui sont menteurs, qui sont incapables de construire une alliance stratégique équilibrée, fondée sur des intérêts bien compris.

La crise est donc consommée avec les Espagnols. Larvée avec les Allemands. La duplicité phénoménale de Madrid restera un cas d’école, dans les années à venir. Elle devra être documentée et référencée dans les travaux pratiques au sein des grandes écoles de management et de veille stratégique. Face à quoi le Maroc a clairement exprimé son «ras-le-bol» tout au long des dernières semaines. De la rue aux plus hautes sphères de l’État, un leitmotiv revient dans tous les débats. Il existe des fondamentaux qui cimentent le socle de l’identité et de la souveraineté du Royaume. Sur cet autel, la centralité du Sahara est une évidence. Elle ne peut faire l’objet d’aucun marchandage, d’aucun compromis, d’aucune intimidation. Alors, «Basta !», «Baraka !».

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