Ce n’est pas de la «cosmétique» administrative

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Les Marocains ne sont pas plus chauffards que les Français, les Américains, les Suédois ou les Autrichiens. À Paris, comme à New York, à Stockholm ou à Vienne, il y a des fous du volant qui sévissent comme à Casablanca. Leurs turpitudes sur l’asphalte sont peut-être moins médiatisées, mais leurs méfaits bien réels. Les automobilistes au Maroc sont même un peu plus «cools», comparés à d’improbables énergumènes au Caire ou à New Delhi ! J’en témoigne de visu. L’irresponsabilité et l’inconscience face au Code de la Route ne sont pas une question de géographie, mais d’éducation.
Chaque pays a ses indicateurs, ses courbes et ses statistiques en matière d’incivisme au volant. Le Maroc aussi, bien évidemment. L’important est de trouver le moyen d’atténuer l’ampleur du phénomène, à défaut de l’enrayer. C’est ce que le gouvernement tente de faire en approuvant, le 20 mars dernier, un projet de décret crucial pour le Code de la Route, introduisant plusieurs réformes concernant les amendes transactionnelles et forfaitaires. Présenté par Nizar Baraka, Ministre de l’Équipement et de l’Eau, et Abdessamad Kayouh, Ministre du Transport et de la Logistique, c’est un texte qui vise à moderniser les procédures administratives liées aux infractions sur la route. Et corollairement, à mieux répondre aux évolutions récentes en matière de sécurité routière.
Ce projet de texte est intéressant en ce qu’il porte comme novations. Il apporte, en effet, des nouveautés sur les aspects relatifs aux amendes prévues par la loi sur le Code de la Route. Parmi les changements prévus par la réforme, la possibilité, pour un contrevenant, de récupérer son permis de conduire, son certificat d’immatriculation ainsi que le titre de propriété de son véhicule auprès de l’autorité compétente de son lieu de résidence, comme au lieu où il a acquitté l’amende. Le nouveau texte dispose aussi une restitution rapide du titre de propriété du véhicule en cas d’infraction, du permis de conduire et du certificat d’immatriculation, dès que l’amende est réglée. Le but : faciliter les démarches administratives des contrevenants. Enfin, le décret dispose que, dans les références administratives du Code de la Route, le terme «ministère» sera remplacé par NARSA (Agence nationale de la Sécurité routière).
Cette révision du Code de la Route n’est pas une simple démarche de «cosmétique» administrative. Elle s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de Sécurité routière, en conformité avec les engagements du Maroc à l’international. Après tout, le Royaume a accueilli, le 20 février dernier à Marrakech, la Conférence ministérielle mondiale sur la Sécurité routière. Plus de 2.700 participants et experts des cinq continents y ont pris part. Il s’agissait donc de donner du sens à toute cette dynamique. À commencer par une modernisation du Code de la Route.