Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Il en est des managers comme des athlètes de haut niveau. Il y a les sprinters. Ils font tomber les records de vitesse comme des flèches. Ils impressionnent sur le moment, mais ne sont pas bâtis pour tenir les longues distances. Et il y a les coureurs de fond. Ils abattent eux aussi les records, mais sur un autre registre : l’endurance, le souffle, la régularité et le potentiel de l’énergie. En matière de management, les organisations préfèrent les coureurs de fond car le succès ne se construit pas avec des coups d’éclats qui éblouissent le temps que dure un éclair, mais sur des performances déployées sur les moyen et long termes. C’est la définition même de la pérennité. Beaucoup de managers marocains, femmes et hommes, tous secteurs confondus, sont dans cette définition.
Mardi dernier, un de ces managers a de nouveau fait l’actualité. Il s’agit d’Adel El Fakir, Directeur Général de l’ONDA (Office National des Aéroports). De nouveau ? Oui, car après une carrière qui restera dans les annales du tourisme, au commandes de l’ONMT (Office National Marocains du Tourisme) entre 2018 et 2024, le voilà qui réédite sa course de fond. À l’ONMT, son programme «Light in Action» a balisé le travail de reconstructions et de reconquête que le ministère de tutelle avait mis en place pour conjurer la crise sanitaire et ses effets dévastateurs sur le tourisme. À l’ONDA, son programme se décline sous la signature «Aéroports 2030». Il en a révélé les détails, mardi dernier, devant les médias au siège de l’Office à Nouaceur (voir page 17).
Un autre challenge non moins exaltant, car cette fois, il ne s’agit pas de consolider une résilience, mais de fonder une dynamique. Beaucoup plus puissante que ce qu’on a vu auparavant. Il s’agit, ni plus ni moins, du défi de la Coupe du Monde 2030. Le Royaume investit dans ce mégaprojet bien plus que des milliards de DH. Il y investit son image, sa fierté et sa réputation. On comprend aisément que l’ONDA franchit, là, une étape cruciale dans son histoire.
La stratégie «Aéroports 2030» se déploie dès aujourd’hui, tel un compte à rebours qui rappellera, tout au long des 5 années à venir, les engagements du Maroc en termes d’infrastructures aéroportuaires et d’expérience-client. En effet, le pays joue là sa crédibilité non seulement face à la FIFA, mais à la communauté internationale dans son ensemble. Un défi pour l’ONDA et son patron. La transformation de l’Office en société anonyme est inéluctable pour migrer vers le modèle de management qui permettra de relever le défi du Mondial 2030. Investissements, reconceptualisation, ingénieries nouvelles, formation… Les benchmarks existent. Le projet est à la portée du Maroc. Après le tourisme, l’aérien est le nouveau challenge d’Adel El Fakir. Rendez-vous en 2030 !
