Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Décennale, nationale et hautement stratégique de par sa finalité, l’opération s’était déroulée, on s’en souvient, tout au long du mois de septembre dernier. Ses résultats et ses grands agrégats ont été dévoilés au début de cette semaine. Il s’agit du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH 2024). Le Haut Commissaire au Plan, Chakib Benmoussa, a en effet présenté à la presse nationale, mardi dernier à Rabat, une grosse moisson d’indicateurs que les médias se sont évidemment empressés d’exploiter, décrypter et répercuter dans leurs supports en direction des communautés de lecteurs à travers le Royaume et au-delà.
Nous consacrons notre dossier «THEMA», dans ce numéro, à ce sujet d’une grande portée dans la mesure où il éclaire une perspective au plus près de la réalité concernant ce que le pays possède comme richesse humaine en 2024. Dans RGPH, il y a un «P» pour Population. Et ce «P» nous renseigne d’emblée sur l’indicateur le plus scruté. Combien sommes-nous ? Le HCP nous dit révèle que la population totale du pays s’élève à 36.828.330 habitants, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 0,85% entre 2014 et 2024. Mais où vivons-nous ? Quel train de vie ont nos ménages ? Quelle éducation donnons-nous à nos enfants ? Et comment prenons-nous en charge nos concitoyens à besoin spécifiques ?
Il y a, on s’en doute, des dizaines de questions qui vont dans le même sens et autant de réponses claires dans ce que le HCP nous a servi en début de semaine. Assurément, de quoi produire de nombreux rapports, études, baromètres et autres analyses aussi bien pour les chercheurs que pour les étudiants.
Un des indicateurs qui titillent le plus l’esprit est l’évolution de la croissance démographique dans le Royaume. Les statistiques de ce RGPH 2024 nous indiquent que 5 régions ont contribué à 86,2% de l’accroissement global de la population nationale depuis 2014, date du précédent recensement. Un autre indicateur organiquement lié à celui de la croissance démographique est, bien sûr, celui de la fécondité. L’indice synthétique de cette dernière a atteint 1,97 enfant par femme, cette année. Inférieur au seuil de remplacement des générations, qui est de 2,1 enfants par femme. Cela signifie que le pays est entré dans le fameux cycle de vieillissement de la population, auquel sont confrontés les pays développés. Le développement, la qualité de vie, la santé, le bien-être et l’éducation ne sont plus un luxe, mais c’est aussi le prix à payer par toutes les sociétés qui évoluent.
Un autre indicateur intéressant livré par le HCP concerne la scolarisation des enfants. On apprend, à ce sujet, une amélioration notable de la fréquentation des établissements scolaires par les enfants de moins de 15 ans, en particulier s’agissant des filles en milieu rural de, dont la scolarisation est passée de 90% en 2014 à 95,1% en 2024. De quoi en surprendre plus d’un ! Surtout, de quoi renseigner sur le sens de la responsabilité, la conscience du devoir et l’engagement sociétal des géniteurs envers leur progéniture, même dans des conditions de vie qui ne favorisent pas toujours ce genre de dévouement… Tant mieux pour la société. Tant mieux pour la génération à venir. Tant mieux pour le Maroc de 2034, lorsque sera réalisé le prochain RGPH.
