Une diplomatie du respect, non de l’arrogance
Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Une diplomatie du respect, non de l’arrogance. De la coopération, non de l’opportunisme. De l’empathie, non de la condescendance. Ce sont quelques unes des valeurs que partagent le Maroc et la Chine. Au plan bilatéral déjà, mais aussi multilatéralement, dans les rapports entretenus avec les communautés à l’international. Rien d’étonnant à ce que les deux pays, au-delà des distances et des différences, se retrouvent sur la même longueur d’onde dès lors qu’il s’agit de trouver des points de convergence, développer des partenariats, bétonner les acquis du présent et jeter des ponts vers l’avenir.
Le Maroc pratique cette diplomatie depuis des lustres et plus particulièrement depuis l’avènement du Règne de S.M. le Roi Mohammed VI. La Chine aussi, depuis l’investiture du Président Xi Jinping. Plus de 9.900 km séparent Rabat de Pékin et ni la distance, ni les fuseaux horaires ni encore les spasmes de la conjoncture mondiale n’ont affecté l’excellente coopération qui se fortifie continuellement entre les deux pays, au gré des saisons et des crises régionales en Asie et en Afrique.
La récente visite au Maroc du leader chinois illustre la solidité de ces relations. En 2016, les deux pays établissaient un partenariat stratégique. En 2017, ils ont signé un protocole d’accord pour faire avancer conjointement l’initiative «La Ceinture et la Route». En 2022, le Royaume est devenu le premier pays d’Afrique du Nord à signer un plan de mise en œuvre de cette stratégie. En 2023, la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Maroc en Asie et le troisième au niveau mondial.
Selon le rapport du «China Going Global Investment Index 2023» publié par l’Economist Intelligence Unit, le Royaume est devenu, l’année dernière, le troisième pays le plus attractif pour les investissements chinois sur le continent africain, après les deux gigantesques marchés d’Égypte et d’Afrique du Sud.
S’il fallait plus de profondeur historique à cette relation, rappelons-nous que le Maroc a été, en 1958, parmi les premiers États à avoir reconnu la République Populaire de Chine. Depuis, les relations bilatérales se sont développées lentement mais sûrement jusqu’au début des années 2000, date de dynamisation accrue et irréversible de ces relations.
Nous consacrons le dossier central (pages 20 à 29) de cette édition à ce sujet stratégique, s’il en est. Politique, diplomatie, business, coopération, investissements… Les nouvelles «Routes de la Soie» jettent des passerelles entre le Royaume du Maroc et l’Empire du Milieu. Car, comme on le rappelle sur la couverture de ce numéro, la Chine est, certes, lointaine mais tellement «proche» !