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Festivals, calendrier, sponsors…

C’est la saison des festivals. Ils battent leur plein en cet été chaud avant l’heure. Et c’est un peu dommage qu’ils soient confinés à la belle saison alors que le reste de l’année des villes ronronnent d’ennui quand elles n’hibernent pas carrément. Sous d’autres cieux, des festivals sont organisés régulièrement en hiver et en automne, et leur fréquentation est massive car les publics sont largement éclectiques et apprécient les animations festivalières qui mettent du tempo dans la grisaille de la météo.

Mais concédons qu’au Maroc, l’air du temps est fondamentalement au soleil. Un Royaume de chaleur aux sens propre et figuré. On comprend, dès lors, que la plupart des grands rendez-vous tiennent dans un agenda étalé entre le printemps et la fin de l’été. L’exception étant le Festival International du Film de Marrakech, qui se tient en général au mois de novembre, presque concomitamment avec Visa For Music. L’exception aussi étant, dans l’autre sens, le Festival International du Cinéma d’Animation à Meknès, qui se tient en général au printemps. Entre les deux, il y a l’embarras du choix. Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde en mai, Festival Mawazine en juin à Rabat-Salé, Festival Gnaoua et Musiques du Monde en juin à Essaouira, Festival JazzaBlanca en juin à Casablanca, Festival National des Arts Populaires en juillet à Marrakech, Festival Timitar en juillet à Agadir, Festival Transe Atlantique à El Jadida en août, Festival des Plages de Maroc Telecom en août, Festival TanJazz en septembre à Tanger, Oasis Festival en septembre à Marrakech, Festival Moga en octobre à Essaouira… Et bien d’autres festivals de moindre envergure car médiatiquement moins exposés, mais non moins denses, souvent décalés, toujours intéressants.

On l’aura compris, ce ne sont pas les événements festivaliers qui manquent, ni encore moins les idées, mais plutôt l’intérêt conditionné des sponsors qui préfèrent souvent se focaliser sur les grands rendez-vous artistiques et culturels qui mobilisent les foules. Normal, en termes d’investissement. C’est la logique du marché. De surcroît, le «gâteau» étant toujours de même taille pour les organisateurs de festivals, Associations et Fondations notamment, la manne des sponsors n’est pas élastique. Les fonds sont canalisés vers les événements qui sont les vecteurs d’image les plus rentables.

Faut-il le déplorer ou s’en réjouir ? Tout est relatif. Les grands festivals qui cartonnent au Maroc sont de formidables plateformes de branding, un outil de soft power qui sert l’image du Royaume à l’international. C’est le cas du Festival International du Film de Marrakech. Le cas aussi du Festival Mawazine. Ainsi que le Festival Gnaoua et Musiques du Monde. Et aussi le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde. Reste à imaginer une programmation moins restrictive en termes de calendrier. De sorte que les villes où se déroulent ces événements vivent et vibrent à longueur d’année. Facile à dire, mais difficile à mettre en place ? Les marketeurs sont doués pour ce genre d’équation. Le commerce s’en portera mieux. Le tourisme s’en nourrira davantage !

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