Tout est question de point de vue
Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
Grand Oral réussi, tout compte fait, pour Aziz Akhannouch devant les deux Chambres du Parlement. Repoussée dans un premier temps, en raison de contraintes imprévues, l’épreuve a eu lieu mercredi dernier face aux Députés et Conseillers, deux blocs majoritairement acquis à la ligne de travail de l’actuel Exécutif. Le chef du gouvernement était presque en terrain conquis, pour ainsi dire, l’opposition n’étant que l’ombre d’elle-même depuis quelques années face au bulldozer de la majorité. Mais il faut concéder à celle-ci, via ses composantes RNI, PAM et Istiqlal, une évidente efficacité opérationnelle dans le traitement des affaires du pays.
On peut gloser tant qu’on voudra, le virage pris depuis que le Maroc a tourné la page PJDiste est à tonalité sociale plus prégnante. Les faits sont têtus. Et Aziz Akhannouch ne se prive pas d’en rappeler la réalité chaque fois qu’il s’agit de défendre le bilan de sa majorité. L’occasion lui en a été donnée, le 24 avril courant, sous la coupole de l’Hémicycle. Cela s’appelle (d’ailleurs bien à propos) bilan de mi-mandat. «Les réalisations du gouvernement à mi-mandat dépassent toutes les prévisions et attentes», a entre autres déclaré le chef du gouvernement devant les deux Chambres réunies. Il enfonce le clou en soulignant que «Les réalisations accomplies reflètent la ferme détermination de l’Exécutif à honorer tous les engagements au lieu de chercher des prétextes dans la succession des crises complexes qu’a connues le pays».
Pour qui planche sur un projet universitaire, mémoire ou thèse de diplôme supérieur, il y avait là matière à carburer ! Car ce Grand Oral a fourni une opportunité documentaire qu’il serait mesquin de ne pas admettre. D’autant que les dossiers sociaux sont nombreux et leur complexité notoire. L’exercice d’en faire un roundup au plus près des faits s’adressait davantage à l’opinion publique qu’aux adversaires politiques. Car, avant les élites, c’est bien le citoyen ordinaire qu’il s’agit d’informer, de documenter, de convaincre, de rassurer et de servir. Beaucoup de représentants de la Nation n’honorent pas leur mandat parlementaire, de ce point de vue…
«Sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI, le gouvernement a su gérer les crises successives en les considérant comme un phénomène structurel s’inscrivant dans la continuité, à l’instar de la crise de sécheresse durant trois années successives», a lancé Aziz Akhannouch à l’assemblée des Députés et Conseillers et, à travers eux, au peuple. Le long exposé qui s’en est suivi a mis en lumière la conjoncture réelle du pays. À l’appui : données chiffrées sur les secteurs prioritaires, indicateurs structurels, agrégats, bilans et projections sur les court et moyen termes. De bout en bout, une lecture à travers la lorgnette sociale. Pour «le reste», chacun trouvera le verre à moitié rempli ou à moitié vide ! Comme toujours, tout est question de point de vue…