Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Voilà qui est fait. Ce n’était qu’une question de temps. Le climat d’instabilité politique en Israël, depuis plusieurs mois, a retardé l’annonce d’une décision qui était de toute façon dans l’air… Plus précisément depuis la signature des Accords d’Abraham, le 22 décembre 2020, entre le Maroc, Israël et les États-Unis. Washington a reconnu, dans la foulée, la souveraineté du Royaume sur son Sahara. Mais son allié israélien s’est empêtré dans des querelles politiciennes internes qui ont plombé son agenda de priorités stratégiques à l’échelle internationale. Le soutien au dossier du Sahara marocain en fait partie et éclaire tout ce qui a découlé de ces fameux accords de normalisation : coopération militaire, technologique, économique, touristique, scientifique, culturelle, sportive, pédagogique…
Nul n’ignore que ce partenariat multiforme s’est nourri, à la vitesse grand V, d’un dogme fondateur. Plus de 800.000 Israéliens d’ascendance marocaine gardent encore et toujours une puissante attache avec leur pays d’origine. Un lien humain qui transcende beaucoup de considérations et qui s’invite jusque sous la coupole de la Knesset, dans les débats, voire les joutes, des parlementaires israéliens.
Que ce soit aujourd’hui Benyamin Netanyahu, et non son prédécesseur Yaïr Lapid, qui adresse au Souverain une lettre solennelle, est un détail aux yeux de beaucoup d’experts qui scrutent cette actualité. Le moment était venu, tout simplement. L’État hébreu devait faire l’annonce officiellement : la reconnaissance par Israël de la souveraineté du Maroc sur le Sahara dit «occidental».
Il est grand temps, aussi, que la chose fasse des émules en Europe et ailleurs. Le positionnement israélien sur le dossier du Sahara devrait et pourrait générer des séquences dans la même veine. Certains pays sur le Vieux Continent, tels que l’Espagne et l’Allemagne, ont adhéré au choix stratégique consistant à soutenir le Maroc. D’autres pays comme la France continuent de cultiver l’ambiguïté sur la question. L’Élysée, éternellement évasive, perpétuellement myope, continuellement opportuniste… Suivez mon regard.
«La France ne peut plus faire l’autruche». C’est de Bruno Fuchs, député français et porte-parole du Mouvement Démocrate (MoDem), qui a salué une décision qu’il qualifie de «très forte au audacieuse» d’Israël reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Éric Ciotti, Président du parti Les Républicains, a quant à lui déclaré sans détours : «Je me réjouis de la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara. La souveraineté du Maroc est indiscutable».
Mais il ne faut jamais insulter l’avenir ! «Wait and see», comme disent les Américains et les Anglo-Saxons de manière générale. Car il est désormais clair que des choses bougeront et que d’autres s’emballeront même, dans le sillage de la reconnaissance américano-israéliennne. Pour la première puissance mondiale et son plus grand allié sur la planète, le Sahara est marocain. Point à la ligne. Envers et contre l’Algérie, le «Polisario», l’Afrique du Sud et leurs affidés. C’est cela le sens de l’histoire…
