Fake news jusqu’à plus soif !

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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C’est fou, l’extraordinaire capacité de nuisance des faiseurs de fake-news, chez nous ! Ils ne sont jamais, au grand jamais, en panne de bobards pour leurrer leur prochain… Toute leur énergie, toutes leurs ressources, toute leur raison de vivre même ne tendent que vers un seul et unique but : embobiner le plus grand nombre de leurs concitoyens et, pourquoi pas, le plus méchamment possible. Une tendance pathologique à la fabulation et à la manutention malsaine des nouvelles sont le fonds de commerce de ces nuisibles. Aucun scrupule, pas de remords à mentir, guère de problème avec la morale tant que ça bouillonne sur les réseaux sociaux. Et que ça génère des «vues», des «likes», des partages à échelle exponentielle. Si les divinités grecques et romaines étaient encore sur leur Olympe aujourd’hui, elles réserveraient une place de choix, dans leur mythologie, pour un nouveau «Dieu» des temps modernes : Youtube.
La présidence du Conseil de la Ville de Casablanca (mairie) s’est fendue d’un communiqué de presse, diffusé le 26 juillet dernier, pour remettre les horloges à l’heure concernant une rumeur qui a enflé puis s’est amplifiée sur les réseaux sociaux pour devenir virale en quelques jours : les Casablancais vont être très bientôt mis au pas sur leur consommation d’eau, la ville tout entière devant désormais être rationnée de 23h à 8h, chaque jour que Dieu fait… Le Conseil de la Ville en a décidé ainsi lors d’une réunion spéciale tenue dans l’urgence le 25 juillet. Un scoop ! Que les services de la maire Nabila Rmili se sont empressés de démentir avec véhémence, niant toute réunion tenue dans ce sens et dénonçant l’instrumentalisation de l’inquiétude d’une partie de la population quant aux effets de la sécheresse et aux stress hydrique de manière générale. Ce faisant, la mairie ne s’est pas privée de rappeler les citoyens à leur sens du civisme en cette période de sécheresse.
Sensibiliser à la préservation de l’eau, ressource précieuse entre toutes, est une responsabilité et un devoir pour chacun d’entre nous. Angoisser les citoyens en les induisant en erreur est un acte abject. En particulier lorsque les producteurs de fake news ne s’embarrassent pas de scrupules sous leur douche deux ou trois fois par jour par les chaleurs qu’il fait en ce moment, batifolent dans leur piscine, arrosent leur pelouse à satiété ou tripotent leur smartphone sans regarder le déluge de leur vaisselle…