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EDITO

Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain !

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

On a beau dire, le gouvernement Akhannouch a de la suite dans les idées, ce qui n’était pas toujours le cas de ses prédécesseurs. Il entend, par exemple, bien marquer son mandat en tirant sur la fibre sociale. Ce faisant, il multiplie les contacts avec les partenaires sociaux et érige le dialogue du même nom en priorité. C’est du moins le message que l’Exécutif s’applique à émettre depuis quelques semaines. Le Ramadan n’y fait rien… Centrales syndicales, organisation patronale et gouvernement s’appliquent en ce moment à convaincre le peuple que le dialogue social n’est pas un vœu pieux comme ce fut le cas pendant la longue décennie vécue sous gestion PJDiste.

Pour les novices, il peut sembler paradoxal qu’un gouvernement qui cultive le libéralisme et fait dans la technocratie revendique ouvertement la primauté du social. Il en est ainsi pourtant. On n’a rien inventé, du reste ! Dans les grandes démocraties de par le monde, la tonalité sociale est prépondérante dans les politiques publiques. Elle sous-tend les succès comme les échecs de toutes les doctrines économiques. Regardons, pour s’en convaincre, ce qui se passe actuellement en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, aux États-Unis, en Scandinavie…

Le déterminisme social est une évidence depuis la nuit des temps. Il l’est encore plus en 2023 alors que se multiplient les défis en matière d’emploi, de retraite, de santé, de protection sociale et de famille. Le dialogue social actuellement enclenché en rappelle la réalité. Ce pacte essentiel entre l’entreprise, le salarié, le syndicat et les pouvoirs publics donne, seul, du sens à toute cette dynamique sans laquelle le progrès reste une quasi-utopie et les tensions sectorielles la règle et non l’exception.

Lancé le 14 avril courant avec l’Union Marocaine du Travail (UMT) et l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), le round ramadanien du dialogue social s’est poursuivi mardi dernier à Rabat avec une rencontre entre le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et le Président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj. La promulgation du Code du Travail et de la Loi sur la Grève était au menu. Un «intermède» dans le cycle de ce dialogue, celui-ci ayant repris jeudi dernier avec la Confédération Démocratique du Travail (CDT), en présence de poids-lourds de l’Exécutif : la Ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, le Ministre chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ, le Ministre de l’Inclusion Économique, de la Petite entreprise, du Travail et des Compétences, Younes Sekkouri, et la Ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme administrative, Ghita Mezzour. Le pouvoir d’achat du citoyen et son érosion dramatique étaient en tête des échanges.

Qu’en sortira-t-il ? On le saura dans les semaines à venir. Il faut, entre-temps, espérer que toutes ces parties prenantes ne jettent pas le bébé avec l’eau du bain !

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