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Plus encroûté dans
l’anachronisme, tu meurs…

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
direction@letempsmag

Un dépassement inadmissible de ses prérogatives et attributions et une attaque inacceptable contre la souveraineté, la dignité et l’indépendance des institutions judiciaires du Royaume. Tout est dit en quelques mots. À travers ses deux composantes (Chambre des Représentants et Chambre des Conseillers), l’institution législative marocaine a exprimé lundi dernier, de la manière la plus officielle qui soit, la position du Maroc vis-à-vis du Parlement européen. Celui-ci, faut-il le rappeler, a adopté il y a quelques jours une posture ouvertement hostile au Royaume en «légiférant» dans ce qui ne le regarde en aucune manière : le fonctionnement des institutions du Maroc. Une ligne rouge est franchie. Et de manière d’autant plus cavalière (un euphémisme) que la Coupole européenne s’arroge encore et toujours le droit de fixer les normes censées régir les rapports du Nord avec le Sud. Une «tutelle» anachronique, absurde, qui pue les relents de colonialisme dont l’Europe semble toujours incapable de se départir, plusieurs décennies après les guerres d’indépendance en Afrique et ailleurs.

Des franges au sein du Parlement européen, activistes et lobbyistes notoires, prétendent rappeler le Royaume à l’ordre en matière de Droits de l’homme et de gestion des libertés d’expression. En entraînant, évidemment, dans leur croisade anti-marocaine l’Exécutif parlementaire du Vieux-Continent. Dérive suffisamment grave pour que Rabat se rebiffe et que le Parlement marocain décide de reconsidérer ses rapports avec le Parlement européen. Dans une annonce conjointe, au lendemain de cette «sortie» anti-marocaine à Strasbourg, la Chambre des Représentants et la Chambre des Conseillers ont officiellement dénoncé cette campagne tendancieuse qui a ciblé récemment le Maroc et dont le dernier acte en date a été l’adoption par le Parlement européen, le 19 janvier courant, d’une résolution hostile au Royaume.

Comme nous le rapportons dans le présent numéro (page 6), «L’institution parlementaire européenne s’est laissée entraîner par des milieux hostiles en son sein, dans une campagne d’accusations fallacieuses visant un partenaire traditionnel et crédible, qui assume des rôles majeurs dans la protection des droits et libertés et la défense de la paix et de la sécurité régionales et internationales. Un partenaire considéré comme un pilier de la stabilité, du bon voisinage et de la compréhension entre les peuples, les cultures et les civilisations». De fait, le Parlement marocain rejette catégoriquement l’instrumentalisation et la politisation d’affaires relevant de la compétence de la seule justice pénale et du droit commun, «affaires ayant fait l’objet de poursuites, voire de condamnations pour des faits n’ayant aucun lien que ce soit avec une activité journalistique ou la pratique de la liberté d’opinion et d’expression», rappelle le communiqué conjoint des deux Chambres de l’institution législative marocaine.

Signe des temps lorsqu’on parle d’anachronisme sur le Vieux-Continent, la résolution du Parlement européen a allègrement contourné tous les mécanismes institutionnels de dialogue et tous les outils de coordination qui avaient précisément été créés pour servir de cadre de dialogue et de débat, censés honorer le partenariat et le respect mutuel. Du moins en a-t-il toujours été ainsi du côté marocain. Morale de l’histoire : des députés européens qui n’en finissent toujours pas de fantasmer sur un Maroc à la botte des anciennes puissances coloniales ! Plus encroûté dans l’anachronisme, tu meurs…

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