VIBRER POUR LE MAROC

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Un chroniqueur d’un média qui a pignon sur rue, à Casablanca, nous suggère de «parler d’autre chose que le foot». Désolé confrère, mais on en parle tout notre soûl ! À sa décharge, il nous recommande, entre deux matchs de foot, de goûter au cinéma d’auteur avant de repenser aux exploits des Lions de l’Atlas. Bonne recommandation. Mais tant que les Lions de l’Atlas sont encore en lice dans le Mondial qatari, alors qu’on accède au carré d’or, les centres d’intérêt changent passablement dans les discussions et les débats. On sort un peu moins sur les événements, aux jours de matchs. On annule ses déplacements lorsque les poulains de Walid Regragui affrontent un nouvel adversaire. On parle foot abondamment dans les foyers, les cafés, au bureau, dans le bus, dans les cours d’écoles. Qui s’en étonnerait ? Le Mondial n’a lieu qu’une fois tous les quatre ans. Et ce n’est pas tous les quatre ans que le Maroc y participe en faisant mentir les pronostics.
Donc, oui, on parle foot partout et à longueur de journée, depuis le début de la saga marocaine au Qatar. Les Marocains sont fiers de leurs Lions de l’Atlas et se découvrent de nouveaux héros à travers les Bounou, Hakimi, Amrabet, Boufal et Zyech. Ils se sentent rétablis dans leur fierté quelque peu perdue depuis les précédentes éditions du Mondial. Un grand mâallem, coach Walid Regragui en l’occurrence, leur a rendu cette émotion de la victoire dont on a oublié les vibrations. 36 millions de Marocains l’en remercient et des centaines de millions de supporters africains et arabes lui en rendent hommage. Quelle que soit l’issue du match contre la France, mercredi prochain, les Lions de l’Atlas ont définitivement conquis les cœurs et forcé l’admiration. Ils nous ont réconciliés avec notre identité sportive. On en avait perdu les vibrations depuis 1986 au Mexique !
Comment ne pas parler foot, ces jours-ci, alors que les médias de toute la planète en gavent leurs publics à satiété !? Même les non-footeux, au Maroc en tout cas, se découvrent une fibre footballistique inédite en résonance avec les exploits des Lions de l’Atlas. Pas pour le foot spécialement, pas même pour le sport d’une manière générale, mais pour la fierté du drapeau, pour le Royaume, pour le mot «Maroc» tout simplement. Si le foot génère un tel sentiment, une telle puissance dans les ondes qui traversent notre quotidien morose depuis près de trois ans, crise sanitaire et sécheresse obligent, alors ça fait bien d’en parler du moment que notre équipe nationale nous donne cette fierté au fil des matchs. Devant le monde entier. C’est là tout le propos !
Et je suis certain qu’on parlera foot plus fort et plus longtemps lorsque le rêve jouera les prolongations mercredi prochain, face à la France…