Quelle décision pour les prières «Tarawih» ?

Depuis quelques semaines, une question taraude l’esprit de millions de Marocains : le couvre-feu sera-t-il maintenu durant le Ramadan ? Les prières «Tarawih» auront-elles lieu dans les mosquées ou pas ? Voici quelques éléments de réponse.
Le mois sacré du Ramadan, qui commencera vers le 13 avril prochain, se passera-t-il comme celui de l’année dernière ? Si pour l’instant, les autorités n’ont pas encore tranché, la situation épidémiologique semble répondre à leur place. Récemment, les Émirats Arabes Unis ont limité les prières des «Tarawih» à 30 minutes maximum et uniquement… aux hommes ! Le Maroc n’a pas encore tranché. Une source gouvernementale a jugé qu’«il est encore tôt pour se prononcer sur la tenue ou non des «Tarawih» durant le Ramadan 2021» et que «tout dépendra de la situation épidémique dans le pays». Or, avec l’apparition des variantes brésiliennes, britanniques et sud-africaines, la courbe des contaminations risque de grimper au cours des prochaines semaines. Du coup, il y a fort à craindre que les Marocains vivront un second Ramadan sous le couvre-feu et les mesures de restriction qui vont avec ! En 2020, le mois sacré s’était déroulé en plein confinement généralisé. En dernier ressort, la décision d’accomplir les prières «Tarawih» dans les mosquées reviendra au ministère des Habous et des Affaires islamiques sur la base de ce qui aura été retenu par le ministère de la Santé.
Et rebelote !
Pour le Directeur du Laboratoire de Biotechnologie relevant de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat, le Pr Azzedine Ibrahimi, la courbe des contaminations va certainement progresser dans les semaines à venir, surtout que «la mutation «E484K» a commencé à apparaître au Maroc». Le spécialiste ajoute que «dans un travail actuellement en cours et tout au long de l’année, nous avons analysé plus de 200 génomes du virus et les avons décodés en laboratoire. À travers cette recherche, il est évident que l’émergence de souches mutées a augmenté depuis février dernier. Nous avons identifié tous leurs types au Maroc». C’est pour cela qu’il appelle à la vigilance tout en rappelant l’augmentation connue après la première levée de restrictions sanitaires au cours de la l’Aïd Al Adha, l’année dernière.
Il n’empêche que le risque d’un Ramadan identique à celui de 2020 inquiète de nombreux opérateurs, et notamment les restaurateurs qui sont durement impactés par la crise. Ces derniers ont été nombreux à interpeller les autorités car ils craignent le pire si la fermeture des établissements de restauration est maintenue tout au long du mois sacré. Réunis il y a quelques jours à Casablanca, ils ont plaidé pour des solutions urgentes censées sauver le secteur sinistré par la pandémie. Représentés par les différentes fédérations affiliées à la Confédération Marocaine des Métiers de Bouche, ils ont fait le point sur l’impact des mesures de confinement et des restrictions sanitaires sur leurs activités. Ces professionnels ne sont certes pas les seuls. Toutefois, la prudence reste de mise. Selon le site «Akhbarona», les autorités seraient amenées à instaurer un couvre-feu nocturne dès 17h ou 18h (sauf autorisation exceptionnelle) et augmenterait de manière générale le contrôle des rassemblements et déplacements intra et inter-villes. Pour le Pr Azzedine Ibrahimi, «toute décision future doit être scientifique en premier lieu et tenir compte de notre priorité depuis le premier jour face à la pandémie, à savoir que la vie de chaque t Marocain n’a pas de prix».
A. A.