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EDITO

On ne choisit pas ses voisins

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

Toxique, nuisible, destructeur, immoral, dangereux, malsain, psychopathe, paranoïaque, opportuniste, ingrat, menteur, manipulateur… On ne risque pas d’épuiser les termes appropriés du dictionnaire pour qualifier le pouvoir algérien dans sa nouvelle posture avec le Maroc. Nouvelle pas tant dans le fond, mais dans la forme. La haine pathologique d’Alger pour le Royaume remonte, en effet, à 47 ans. Rien de nouveau, Docteur, au diagnostic !

C’est la forme de cette haine et sa violence qui caractérisent la nouveauté aujourd’hui. De mémoire de Marocain, on n’a jamais vu un tel déferlement de gadoue depuis que le Sahara est revenu au sein de la mère-patrie en 1975. Même en pleine Guerre des Sables, entre les deux pays en 1963, le tout jeune pouvoir algérien n’exsudait pas le poison qui est le sien sous Abdelmajid Tebboune, depuis 2019.

À n’en point douter, cette date-là marque un avant et un après dans les rapports entre les deux pays. Depuis que l’Algérie a recouvré son indépendance, 9 chefs d’État se sont succédés au Palais Al Mouradia avant Abdelmajid Tebboune : Abdelaziz Bouteflika (1999 à 2019), le Général Liamine Zéroual (1994 à 1999), Ali Kafi (1992 à 1994), Mohamed Boudiaf (1992), Chadli Bendjedid (1979 à 1992), Rabah Bitat (1978 à 1979), Houari Boumediène (1965 à 1978), Ahmed Ben Bella (1963 à 1965) et Ferhat Abbès (1962 à 1963).

À l’exception du regretté Mohamed Boudiaf, qui avait passé une bonne partie de sa vie au Maroc avant d’être assassiné à Alger en 1992, cinq mois seulement après son rappel pour prendre la présidence du Haut Comité d’État, chacun de ces Présidents a cultivé et exprimé, à sa manière, son complexe marocain. Aucun toutefois, même à des moments de vives tensions, n’a franchi le rubicond comme l’a fait Abdelmajid Tebboune depuis qu’il est aux commandes au pouvoir et… surtout aux bottes des vrais dirigeants de l’Algérie : les hauts gradés militaires. Le Général Saïd Chengriha en tête, Chef d’état major de l’armée. Le fidèle Ramtane Lamamra, puissant larbin et Ministre des Affaires étrangères, complète le trio en première ligne de l’establishment anti-Maroc.

Dans le dossier consacré à ce sujet dans le présent numéro (pages 14 à 21), nous revenons sur la prodigieuse dérive algérienne et les ressorts de son allergie à l’encontre du Royaume. Une dérive qui, bien au-delà du champ politique, s’exprime aussi sur celui du sport, de l’économie, de la culture, de l’histoire, sans parler de la géographie. Oui, la géographie qui nous condamne malheureusement à un voisinage aussi pénible. Jusqu’à la fin des temps. Mais comme le rappelle un vieil adage, on ne choisit pas son voisin. Et quand il viole les règles du bon voisinage, on le subit ou on le remet à sa place. Pour l’instant, le Maroc est entre ces deux options. Mais la première a largement atteint ses limites…

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