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EDITO

Alors «vamonos !»

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

direction@letempsmag.ma

On a longtemps conjecturé sur les ressorts de la diplomatie espagnole. Envers le Maroc s’entend. Des conjectures qui n’ont fait que s’amplifier et se préciser au fil des mois, depuis le 21 avril 2021. Cela fait bientôt un an, en effet, que le terroriste international et criminel de guerre, Brahim Ghali, a été reçu, hospitalisé, soigné et chouchouté en terre espagnole, dans un hôpital de Logrono, non loin de Saragosse, pour «raison humanitaire». Le coronavirus n’a pas de passeport. Le chef du Polisario, si ! Même s’il n’avait pas besoin de la fausse identité qui lui a permis de profiter des largesses ibériques…

Quoi qu’il en soit, cet épisode est derrière nous depuis le 18 mars courant. Devant la main tendue par l’Espagne, le Maroc a décidé de ne plus regarder dans le rétroviseur. C’est la définition du verbe «avancer». Et c’est ce que Rabat accepte de faire en prenant acte du message de Madrid, adressé au Souverain par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. Un message surprenant pour les profanes de la chose politique, mais dans le sens de l’Histoire pour qui suit la conjoncture… L’Espagne reformate, en effet, son approche du dossier du Sahara marocain en choisissant l’apaisement, l’humilité et le bon sens tout simplement dans ses rapports avec le Maroc. Notre dossier central (pages 16 à 23) en éclaire les aspects. Ce faisant, elle rompt brutalement avec cette bienveillance, à peine voilée, qui avait toujours fondé sa posture vis-à-vis de l’Algérie. C’est un acte somme toute courageux, il faut bien l’admettre, en ces temps de stress énergétique. Faut-il rappeler que l’économie ibérique dépend dans une large mesure du gaz algérien ?

Le chef de l’Exécutif espagnol a déclaré solennellement dans son message adressé à S.M. le Roi Mohammed VI que «l’Espagne agira avec la transparence absolue qui correspond à un grand ami et allié. Je vous assure que l’Espagne tiendra toujours ses engagements et sa parole». Voilà qui honore Pedro Sanchez, son parti, sa majorité gouvernementale et ses concitoyens convaincus de la justesse de cette décision. Il était temps ! Un an a été perdu dans les méandres de la politique politicienne. Le Maroc est resté serein, confiant. L’Espagne s’était égarée, mais a fini par reprendre la voie de la sagesse. Tant de choses importantes pour les deux Royaumes voisins restent à faire… La lutte anti-terroriste, la gestion des migrations illégales, la veille contre les trafics de drogue et la criminalité transfrontalière ne sont que la face grise du bilatéralisme. La face blanche est plus exaltante : échanges culturels, coopération touristique, investissements industriels, projets sociaux et autres desseins qui restent à inventer ! Alors, «vamonos» !

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