Viralement vôtre !

Directeur de la Rédaction
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Cohabiter avec le virus. Apprendre à vivre durablement avec lui. Reformater le mode de vie en fonction de sa réalité et de ses évolutions. Lorsqu’en 2020, ce genre de discours était tenu par des spécialistes ou rapporté par des médias, on en était choqué, parfois terrorisé. C’est pourtant ce qu’on va devoir faire désormais…
Deux ans après la déflagration virale, on s’apprête un peu partout, au Maroc comme dans le monde, à changer de logiciel. L’Organisation Mondiale de la Santé ne s’y est pas trompée en recommandant à tous les pays, depuis l’année dernière, cette posture conciliant vigilance mais ouverture, protection mais normalisation… L’évolution des événements lui a donné raison et, nonobstant les variants qui n’en finissent pas de fleurir, son credo s’est imposé à la plupart des gouvernements, sur les cinq continents : le virus tue, mais le chômage et les faillites, aussi ! On en a fait l’expérience au Maroc, au cours des trois mois de confinement, de triste mémoire, d’avril à mai 2020.
Maintenant que la machine de l’économie a redémarré (même poussive, sur certains compartiments sectoriels tels que le tourisme et l’événementiel), on regarde l’évolution de la situation épidémiologique avec des yeux neufs. On n’a pas le choix, du reste. Les statistiques sont ce qu’elles sont, mais la lecture quotidienne des indicateurs est simplement différente, depuis peu. Le plus récurrent des discours tend désormais à consacrer l’idée selon laquelle le coronavirus est, en fin de compte, un virus comme un autre. Il faut le percevoir comme tel. Il s’agit d’entretenir avec lui des rapports similaires à ceux que l’on a, depuis notre enfance, avec la grippe, par exemple.
Nous soulignons cette évidence dans le dossier consacré, dans le présent numéro, à la question. Nous rappelons surtout qu’à travers le Comité interministériel de suivi de la situation épidémiologique au Maroc, l’Exécutif semble adopter désormais cette logique en vue d’une imminente stratégie de cohabitation avec le virus. Les experts parlent ouvertement de la nécessité, maintenant, de normaliser la vie elle-même pour un retour à l’avant-«Covid-19». Comment ? En reclassant le coronavirus dans la nomenclature pathologique et le traiter comme un virus méchant tout en étant gérable comme d’autres endémies autrement dangereuses, il est vrai, mais qui ne paralysent pas les économies. Ne bloquent pas les communications. Ne poussent pas au désespoir. N’obstruent pas l’horizon de la vie ordinaire !
Cette normalisation implique bien évidemment un prix, le Pass Vaccinal, qui conditionne de facto tout retour à une vie normale. Se faire vacciner trois fois pour revivre comme avant. On n’y coupera pas. Le monde entier est dans ce schéma aujourd’hui !