Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Peu de gens aimeraient être à la place d’un(e) Ministre sous la coupole du Parlement lorsqu’il s’agit d’expliquer aux élus de la nation pourquoi les produits de base ont flambé… Expliquer, non justifier, car les Marocains ont depuis longtemps bu jusqu’à la lie les discours aux relents démagogiques. Certains hauts responsables dans les gouvernements précédents s’en étaient d’ailleurs fait une spécialité. Le nouvel Exécutif, lui, est trop «neuf» pour le regarder avec des préjugés. Donnons-lui donc, pour être fair-play, la centaine de jours conventionnelle avant de juger sur pièce. Après tout, il a pris les rênes du pays depuis une quarantaine de jours seulement. On passera sur le couac majeur du «Pass Vaccinal» et autres libertés prises avec la dignité des citoyens, et l’on créditera ce gouvernement d’un préjugé favorable au départ.
Sur le registre de la communication, il faudrait être malintentionné pour soutenir que le cabinet Akhannouch ferme les canaux de liaison avec le peuple. Son Porte-Parole, Mustapha Baitas, par ailleurs Ministre Délégué chargé des Relations avec le Parlement, est un bon communicateur à défaut d’être un bon orateur. La «palme» revient assurément à son collègue au ministère de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, qui a réussi un véritable exploit : se mettre à dos les trois quarts de la population en l’espace d’un mois. Sa sortie dans l’Hémicycle sur les Marocains vaccinés et ceux qui ne le sont pas fera date dans les annales de la communication institutionnelle…
Aux antipodes, on peut apprécier le franc-parler, le discours sans fard et la clarté de la Ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, sous la même coupole de l’institution législative. Elle avait pourtant, lundi dernier, la tâche peu amène d’expliquer aux députés pourquoi les prix se sont envolés récemment sur certains produits de base. Et démontrer en quoi la stabilité des prix reste une science inexacte tant que ces prix sont par définition corrélés à la conjoncture internationale et aux perturbations qui caractérisent les chaînes d’approvisionnement et les transports maritimes à travers la planète.
L’Argentière du Royaume intervenait au Parlement au lendemain d’une magistrale keynote qu’elle a produite à l’Exposition Universelle de Dubaï. Elle portait, pour l’occasion, sa casquette de Commissaire Générale du Pavillon Maroc. «Les femmes dans les Conseils d’administration : problématiques et défis dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord» était l’objet de son speech et elle en a été chaudement applaudie dans le Pavillon des Femmes spécialement aménagé par Dubaï en l’honneur des femmes du monde pour toute la duré de l’Exposition. Mais Nadia Fettah Alaoui était, il est vrai, dans son élément. «Le Club des Femmes Administrateurs au Maroc, dont je suis moi-même co-fondatrice, n’a cessé de défendre l’égalité des genres et la diversité dans les Conseils d’administration des sociétés marocaines». Bravo au nom du capital féminin du Royaume.
