Jodie Foster dévoile à Marrakech un héritage cinématographique exceptionnel

Lors de la 22ème édition du Festival International du Film (FIFM 2025) de Marrakech, qui a démarré le 28 novembre dernier et qui se poursuivra jusqu’au 6 décembre courant, le public a eu le privilège d’assister, hier dimanche, au théâtre Meydene à M Avenue, à une conversation exceptionnelle avec l’actrice et réalisatrice américaine Jodie Foster, double lauréate de l’Oscar de la Meilleure Actrice pour «Les Accusés» et «Le Silence des Agneaux», sans oublier ses exceptionnels «Taxi Driver» et «Contact».
Animée par la curatrice Andréa Picard, cette rencontre a offert un moment rare de partage et de profondeur, où Jodie Foster est revenue avec franchise et sensibilité sur son parcours, ses choix artistiques et sa vision du cinéma. Une prise de parole dense, inspirante et éclairante, qui a captivé une salle comble.
Jodie Foster a livré un témoignage sincère et lumineux sur son parcours, façonné par une carrière entamée avant même qu’elle en ait conscience. Enfant solitaire et lectrice acharnée, elle affirme n’avoir jamais eu la personnalité d’une actrice et dit avoir dû «survivre» dans un métier qui ne correspondait pas à sa nature. Les tournées de promotion la déstabilisent, car on y parle sans cesse de son passé, ce qui la rend incertaine. Elle a l’impression que l’on exagère ses mérites et qu’elle doit ensuite «prouver de nouveau» ce qu’elle vaut en retournant sur un tournage. Elle dit se sentir vraiment elle-même uniquement lorsqu’elle fait des films.
Très tôt, Foster a revendiqué des rôles centraux, refusant d’être cantonnée aux fonctions secondaires («La femme de, la sœur de…») et cherchant des personnages dont la trajectoire porte une véritable transformation.
Le tournant décisif de sa jeunesse reste «Taxi Driver». À 12 ans, l’acteur Robert De Niro et le metteur en scène Martin Scorsese lui dévoilent la profondeur de l’improvisation et de la création intérieure, une révélation qui a redéfini sa vision du métier. Depuis, elle privilégie les projets qui la stimulent intellectuellement et émotionnellement, quitte à être rare sur les écrans. Elle reconnaît ne presque jamais revoir ses films, convaincue que la seule manière d’avancer est de ne pas se retourner.
Jodie Foster a salué l’influence décisive de sa mère, véritable «école de cinéma», qui lui a transmis le goût des films d’auteur et des cinéastes du monde entier. Une éducation cinéphile qui a façonné sa sensibilité et son rapport unique au cinéma.
LAIDIA FAHIM



