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EDITO

La posture de Judas

Par HASSAN EL ARCH

Directeur de la Rédaction

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Feed-back très éloquent…

Mardi 13 juillet 2021, le Maroc annonçait l’envoi d’une aide médicale d’urgence à la Tunisie, pays frère en proie à une dangereuse recrudescence de la pandémie du «Covid-19». Alors que le Royaume était lui-même confronté à l’impact sanitaire, économique et social découlant d’une 3ème vague virale, Rabat n’a pas hésité. Seulement 5,34% de la population tunisienne avaient, à ce moment-là, reçu deux doses de vaccin contre 25,22% au Maroc. Puisée dans les stocks nationaux, l’aide marocaine à la Tunisie comprenait deux unités de réanimation complètes et autonomes, dotées d’une capacité de 100 lits, mais aussi 100 respirateurs et 2 générateurs d’oxygène. Même en difficulté, le Royaume a tenu à témoigner sa solidarité inconditionnelle envers les institutions et le peuple tunisiens.

Vendredi 26 août 2022, sur le tarmac de l’aéroport Tunis-Carthage, le président tunisien Kais Saied recevait le chef du «Polisario», Brahim Ghali. Accueil en grande pompe, accolades et tapis rouge à la descente d’avion. Un ennemi mortel du Maroc, terroriste international et criminel de guerre notoire auquel le président tunisien a fait tous les honneurs dus à un Chef d’État.

Une année donc après, la Tunisie a remercié le Maroc pour sa solidarité. Il faut entendre bien évidemment par «Tunisie» le pouvoir et non pas le peuple, avec lequel les Marocains ont en commun des sentiments réels, fortement ancrés dans la mémoire commune et dans le partage des valeurs. En portant ce coup de poignard dans le dos du Maroc, le président tunisien a non seulement violé la ligne de sagesse suivie par ses prédécesseurs sur le dossier du Sahara marocain, mais il a purement et simplement craché sur l’amitié traditionnelle qui caractérisait les rapports bilatéraux depuis l’ère de Habib Bourguiba.

Poser la question du pourquoi d’une telle traîtrise n’est pas utile. Tout le monde connaît la réponse. À la botte des généraux d’Alger depuis le début de son mandat présidentiel, Kais Saied est comptable des gages qu’il devait continuellement donner à son homologue algérien pour mériter son parapluie gazier et pétrolier. C’est aussi simple que ça. Quitte à jouer, sans états d’âme, le Judas du Maghreb et accueillir devant toute la planète un Brahim Ghali qui ne rêve que d’une seule chose : en découdre jusqu’à la mort avec le Maroc, avec bien sûr la bénédiction de son parrain algérien.

Un fait est certain : comme pour le coronavirus, il y a désormais un avant et un après… Un malaise grave, profond et durable fait maintenant écran entre les deux capitales. Le sentiment national de 36 millions de Marocains a été heurté. La société civile tunisienne elle-même est largement traversée par des courants de colère et d’incompréhension. Des pays africains ont exprimé au Maroc leur sympathie. Le vieux rêve d’une Union du Maghreb Arabe est plus que jamais une utopie. Ses deux fossoyeurs s’appliquent bien à l’enterrer…

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