3 questions à Alain Weber, Directeur Artistique du Festival de Fès des Musiques Sacrées

Alain Weber est le Directeur Artistique du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde. C’est un fervent défenseur de la diversité culturelle et de la musique sacrée. Né à Paris en 1942, il a étudié les Beaux-Arts avant de se consacrer à la promotion artistique. Depuis sa nomination à la tête du Festival, il a fait de cet événement un symbole très fort du dialogue interculturel. Son travail a contribué à rassembler des traditions musicales variées et à promouvoir la paix à travers l’art. Il s’en ouvre dans cet entretien.
Entretien réalisé par LAIDIA FAHIM
Vous dirigez depuis onze ans la programmation artistique du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde. Voulez-vous nous expliquer comment le Festival a évolué en termes de programmation et d’influence culturelle, tout au long de cette période ?
Au fil de mes onze années à la Direction Artistique du Festival, j’ai observé une évolution positive à plusieurs niveaux. D’une part, nous avons maintenu l’Esprit de Fès, représentatif de diverses cultures artistiques à travers le monde, en nous appuyant sur une évolution de plus de deux décennies. Notre objectif a toujours été de préserver cette thématique tout en introduisant de nouvelles musiques et en élargissant nos horizons artistiques. Plutôt que de modifier nos choix musicaux fondamentaux, nous avons principalement cherché à évoluer sur le plan esthétique. Cela se traduit par l’introduction de nouvelles notions de mise en scène et de découverte de lieux emblématiques comme la vieille Médina. Notre public, à la fois marocain et international, est très réceptif à cette approche. Cela nous encourage à maintenir cet équilibre entre traditions et innovation.
Quels sont les critères qui guident votre sélection des artistes pour le Festival ?
Mes critères de sélection d’artistes reposent avant tout sur leur capacité à être des porteurs et des transmetteurs de traditions musicales. Bien que nous accueillions également des artistes contemporains, nous privilégions ceux dont la musique véhicule un message humaniste et reflète un héritage culturel. Cela peut prendre différentes formes, même dans des genres musicaux contemporains tels que le rock.
Comment assurez-vous la diversité culturelle et spirituelle au sein du Festival ?
Notre objectif est de couvrir un large éventail d’influences culturelles et spirituelles. Chaque année, nous nous appuyons sur des thématiques spécifiques pour mettre en avant différentes régions du monde. Par exemple, une année pourrait être dédiée à l’Afrique avec une programmation riche en musiques africaines. Actuellement, avec notre focus sur l’Andalousie et l’Espagne, nous cherchons à illustrer la circulation historique des cultures et la collaboration entre les peuples, dans une vision universelle de l’art et de la musique.