Web
Analytics
CULTURE

L’expérience africaine dans le cinéma d’animation mise en lumière au FICAM

Un important débat avec la presse nationale a été organisé lundi dernier dans le cadre du Festival International du Cinéma d’Animation de Meknès (FICAM) sous le thème «Studios d’animation, expériences africaines». Il a été animé par des personnalités influentes du monde de l’animation en Afrique.

Adja Mariam Mahre Soro, écrivaine et scénariste, occupe le poste de Directrice Générale du Studio KÄ en Côte d’Ivoire, apportant son expertise au débat. De même, Abel Kouame, Directeur Général d’Afrika Toon, un studio d’animation 2D et 3D, et président de l’AIFA (Association Ivoirienne du Film d’Animation), a partagé ses perspectives et ses expériences enrichissantes dans le domaine. Daniel Atchali, un réalisateur togolais, a lui aussi pris part à la conférence. En plus de ses talents de réalisateur, il gère une société de production au Togo, Mess Pictures, ce qui lui confère une vision spéciale et une expérience pratique dans le secteur de la production cinématographique en Afrique.

LE TEMPS a posé la question : «L’industrie de l’animation est-elle réellement en plein essor en Afrique ?». Daniel Atchali soutient que oui, expliquant que les multinationales manquent désormais d’histoires originales et que le continent africain regorge de récits authentiques. De ce fait, de plus en plus de productions se tournent vers l’Afrique, que ce soit pour des films d’animation ou des documentaires. Pour sa part, Adja Mariam Mahre Soro estime que l’industrie de l’animation est à un tournant décisif. Elle a indiqué que les règles du jeu ont considérablement changé et que les chaînes traditionnelles ne dictent plus, seules, les contenus diffusés. De nouvelles plateformes et canaux de distribution émergent, offrant ainsi de nouvelles opportunités. La spécialiste a mis en lumière l’impact des smartphones qui permettent de captiver un public jeune. À titre d’exemple, elle évoque un groupe à Abidjan qui a connu un succès retentissant avec de courtes capsules animées.

Les productions africaines sont désormais diffusées sur des plateformes internationales telles que Netflix, avec un soutien croissant de grandes sociétés comme DreamWorks et Disney, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour le contenu africain. Abel Kouame confirme cette tendance en soulignant l’émergence de jeunes talents produisant des courts-métrages animés, notamment en Afrique du Sud, au Kenya, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Maroc. Il mentionne également la production d’une série sur le Ramadan au Maroc comme exemple de la diversité des projets en cours. Le point culminant de la journée d’hier au FICAM a été la représentation de la pièce théâtrale «Roméo et Juliette», présentée dans les ruelles de Dar Lakbira en dialecte Darija. Latefa Ahrar, actrice renommée et Directrice de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC), a orchestré cet événement majeur. Adaptée du célèbre texte de William Shakespeare, cette production a été mise en scène à l’occasion du FICAM. Fruit d’un partenariat entre le FICAM et la commune de Mechouar Stinia, l’initiative a vu la participation des étudiants de la 4ème année en scénographie, encadrés par le professeur Abdelmajid Elhaouasse pour l’éclairage et le décor, la professeure Faiza Talbaoui pour la danse, et le professeur Nasser Houar pour les chants et la musique. Les étudiants des 2ème et 3ème années en scénographie ont eux aussi contribué à cette présentation, sous la supervision de la professeure Rafika Benmaimoun pour les costumes. Dirigé par Messaoud Bouhcine, le projet a symbolisé un effort collectif impliquant les trois départements de l’ISADAC : Interprétation, Scénographie et Animation culturelle.

LAIDIA FAHIM

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page