La BCP dévoile ses indicateurs de 2020

Le groupe Banque Centrale Populaire a communiqué hier jeudi, sur ses réalisations au titre de l’exercice 2020. On y apprend d’emblée que la banque à l’Étalon a réalisé, au terme de l’année écoulée, un résultat net part du groupe (RNPG) de 1,2 milliard de DH, en baisse de 59% par rapport à 2019. Intégrant totalement l’impact du don «Covid-19» de 1 milliard de DH, le résultat net consolidé a reculé de 67%, à 1,3 milliard de DH. Quant au produit net bancaire (PNB) consolidé, il s’est amélioré de 8,3%, à 19,3 milliards de DH. Cette croissance a concerné l’ensemble de ses composantes et intègre un effet de périmètre sur 9 mois, lié à l’acquisition de trois nouvelles filiales en Afrique subsaharienne. Hors cet impact, la croissance du PNB s’établit à 2,6%. Le résultat des activités de marché a également contribué à l’évolution du PNB consolidé avec une croissance de 12,2%, à 3,1 milliards de DH, profitant notamment d’un contexte de taux favorable sur le marché obligataire.
En dépit des impacts de la crise, les filiales au Maroc affichent des performances commerciales honorables. Ainsi, les sociétés de financement spécialisées sont parvenues à améliorer de 10% leurs emplois-clientèle, grâce essentiellement à l’orientation favorable de l’activité de CIB Offshore, Vivalis et Bank Al Yousr et à la dynamique commerciale de Maroc Leasing, dorénavant premier opérateur de son secteur en termes de nouvelle production. Le PNB agrégé des filiales métiers s’est quant à lui contracté de 11%, sous le poids des restrictions de mouvement des populations observées aux 2ème et 3ème trimestres 2020, précise-t-on auprès de la banque, tout en faisant état d’une reprise du PNB de ces filiales au 4ème trimestre 2020 pour s’approcher des niveaux d’avant la crise.
A l’international, le PNB de la banque de détail marque un bond de 34% en 2020, tiré aussi bien par les filiales historiques que par les nouvelles banques acquises. À périmètre constant, la croissance du PNB demeure dynamique à +7%. Au niveau bilanciel et en dépit du contexte, les filiales du groupe ont fait preuve de résilience en stabilisant les ressources et les emplois sur l’année.
Compte tenu des impacts économiques liés au «Covid-19», combinés à une politique de provisionnement prudente, le coût du risque marque un bond de 139%, à 6,1 milliards de DH. Au niveau des comptes sociaux, le résultat net a accusé une baisse de 18,5%, à 2,1 milliards de DH, impacté essentiellement par le don «Covid-19».
«L’année 2020 a été marquée par l’adoption des amendements de la loi portant réforme du CPM (Crédit Populaire du Maroc). Au-delà de l’amélioration de la gouvernance, ces amendements permettent de consolider les fonds propres du groupe à travers la réduction du seuil minimum de participation des Banques Populaires Régionales (BPR) au capital de la BCP à 34% (contre 51% auparavant)», souligne le groupe financier. Cette démarche «devrait renforcer la solidité financière du groupe tout en maintenant la position des BPR en tant qu’actionnaires majeurs dans le capital de la BCP, aux côtés de plusieurs institutionnels marocains», précise-t-on de même source.
Sur le volet des performances commerciales, la banque a confirmé sa position de leader national sur les dépôts de la clientèle avec une collecte additionnelle de 15 milliards de DH en 2020, correspondant à 30% de la masse additionnelle du secteur. Il en découle une amélioration de 21 points de base des parts de marché, à 26,3%. «Ce renforcement de position a concerné toutes les catégories de clientèle. En attestent une collecte de 7,4 milliards de DH au niveau des particuliers locaux ainsi que 4,6 milliards de DH sur les entreprises et 3 milliards de DH sur les MDM (NDLR : Marocains du Monde). Sur ce dernier segment, la BCP et ses banques régionales s’accaparent 52,7% du marché», indique-t-on auprès du groupe bancaire, ajoutant que la structure des ressources continue à s’améliorer avec une part non rémunérée qui se rapproche désormais de 70%.
En termes d’emplois, l’encours des crédits à la clientèle a légèrement reculé en 2020 de 1,2%, à 201 milliards de DH, du fait essentiellement du repli des crédits à l’équipement et des comptes courants débiteurs, une tendance qui s’explique par le climat d’incertitudes ayant caractérisé l’année écoulée. En revanche, les crédits de trésorerie se sont renforcés de 4,1 milliards de DH en 2020, en lien avec «les efforts consentis par le groupe dans l’accompagnement des entreprises affectées par la crise, en collaboration avec les autorités publiques».
Compte tenu de ces évolutions, la marge d’intérêt a augmenté de 1,1%, à 8 milliards de DH, profitant essentiellement de l’optimisation du coût de refinancement.
À préciser enfin qu’à la date du samedi 20 mars 2021, la Banque Centrale Populaire a traité et validé 18.746 demandes de crédits «Damane Oxygène» et 14.551 demandes pour «Damane Relance».