Il faut y croire. Nous y croyons !

Par HASSAN EL ARCH
Directeur de la Rédaction
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Ceux qui avaient été prompts à s’indigner de la posture du gouvernement sur le dossier du tourisme en seront pour leurs frais. Non seulement le secteur n’a pas été «lâché» dans la tourmente de la pandémie, mais il a été soutenu. Imparfaitement peut-être, on peut le concéder, mais la main a été tendue. Et plutôt deux fois qu’une. Après les 2 milliards de DH injectés, l’année dernière, dans le programme de soutien spécial à l’hôtellerie, l’Exécutif met aujourd’hui 6 milliards de DH sur la table. Pour donner de l’oxygène au secteur du tourisme dans son ensemble. Ce n’est pas rien comme montant. D’autres secteurs de l’économie n’ont pas eu cette «largesse», mais cela démontre l’exception qui confirme la règle.
Le tourisme est un puissant vecteur de développement, de prospérité, de rayonnement et de vitalité sociale. Quand il va mal, c’est toute l’économie qui s’en ressent. Les trois années de Covid l’ont démontré à l’évidence ! On comprend mieux que l’État fasse des efforts pour sauvegarder les millions d’emplois de ce secteur. Au risque de mécontenter les uns et les autres, selon les corps de métiers touchés, l’effort se veut global pour diluer l’énergie ainsi investie pour l’intérêt sectoriel. On comprend aussi que les transporteurs, les restaurateurs, les hôteliers, les guides et les voyagistes se soient estimés lâchés par les pouvoirs publics en pleine pandémie. Mais, comme on dit, il y avait péril en la demeure, un certain moment. La souveraineté vaccinale du Royaume était même en jeu avant que S.M. le Roi ordonne le déploiement du dispositif industriel qui garantit aujourd’hui cette souveraineté.
Trois ans après le premier cas de coronavirus au Maroc, le pays est debout, Dieu merci, ses fondamentaux sont solides, sa résilience est bien réelle. Et c’est par le tourisme (justement) que le sentiment de renaissance revient. Le Royaume est toujours autant aimé dans le monde, Dieu merci encore. Les avions arrivent pleins à craquer de touristes qui avaient, un moment, perdu la joie de renouer avec la magie de Marrakech, la sérénité de Fès, l’envoûtement de Dakhla, l’effervescence de Casablanca, la beauté d’Agadir et le dépaysement d’Essaouira. Plus important encore, le Maroc manie encore mieux son soft power et lustre son image à l’international. Pour autant, on comprend que ce qui vient d’être annoncé par les pouvoirs publics soit à la fois un événement et une évidence : une nouvelle grande manne financière pour le tourisme. Parce que le secteur doit être porté à bout de bras.
Doté d’une enveloppe budgétaire de 6,1 milliards de DH, la nouvelle feuille de route signée entre le gouvernement et le secteur privé (voir notre dossier en pages 18 à 35) a une finalité que l’on résume en quelques chiffres : attirer 17,5 millions de touristes à l’horizon 2026, créer 200.000 nouveaux emplois directs et indirects, générer 120 milliards de DH de recettes de voyages en devises. Pas moins. Comme on le souligne dans le préambule du dossier en question, l’objectif est à la fois difficile mais réaliste car l’horizon semble trop proche… Cela étant, les moyens déployés, la profondeur de la vision et la force de l’engagement feront la différence. Il faut y croire. Nous y croyons.