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Merci ma femme
Merci mon patron
Merci mes amis

Sans doute la terreur, consciente ou inconsciente, qui est associée à la maladie y est-elle pour quelque chose… Le prisme du «Covid-19» donne une perspective de vue totalement inédite sur soi et sur sa propre existence. D’anciens malades guéris du sida ou du cancer, aujourd’hui infectés par le coronavirus, le confirment sans ambages. Je les en crois très volontiers.

Ayant, jusque-là, été miraculeusement préservé contre le sida, le cancer et autres pathologies souvent létales, mon récent «KO» face à l’Omicron était statistiquement inévitable. C’est même inouï qu’en deux ans de cohabitation avec le virus, mon organisme ait résisté malgré l’âge, l’exposition permanente aux risques, les voyages, les servitudes du boulot, la fréquentation des autres dans la résidence, au travail, dans le taxi, au restaurant… Il faut en rendre grâce à Dieu. Deux ans de «sursis», ce n’est pas rien. Pour soi-même, pour la famille et pour les amis. Mais il y a un début à tout. Et, fort heureusement, une fin aussi.

Au-delà de ma tristesse d’avoir rejoint les statistiques nationales du «Covid-19», une entêtante impression de «renaissance» me fait regarder les choses avec un recul nouveau. J’ai le sentiment qu’être un miraculé du coronavirus est une chance au sens existentiel du terme car il y a définitivement un avant et un après !

Après les affres de la maladie, la douleur, le désespoir, la conscience du combat pour la survie, la terreur de partir de cette manière, l’angoisse de quitter les siens, après tout cela, les choses n’ont absolument plus la même valeur. Elles changent d’importance. Elles se repositionnent dans l’échelle des priorités. Une nouvelle grille des urgences se déploie, en somme. Et l’on découvre que l’on a longtemps gonflé des histoires en fin de compte ridicules, tout en dédaignant des «bricoles» désormais essentielles !

Les experts ont beaucoup glosé sur ce fameux miroir déformant que l’on ne découvre que tard, ou alors à certaines phases critiques de la vie. Le mien a bien fonctionné. Et ce que j’y ai vu me rappelle combien la vie est précieuse, combien elle se bonifie avec le temps, combien les liens sociaux sont essentiels pour continuer à vivre ou à survivre, combien la solitude est mortelle même avec la rémission, combien le soleil est bon sur le visage en fin de matinée, combien les médicaments sont dérisoires sans amour… Merci ma femme, merci mon patron, merci mes collègues, merci mes amis.

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